SEDUCTIONQuand l’armée allemande tente de recruter parmi les amateurs de jeux vidéo

Allemagne: Quand l'armée tente de recruter parmi les amateurs de jeux vidéo

SEDUCTIONL’armée allemande était présente au Gamescom de Cologne pour convaincre de jeunes talents de rejoindre ses rangs
20 Minutes avec agences

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De nouveaux soldats parmi les amateurs de jeux vidéo ? Cela pourrait bientôt être le cas outre-Rhin. L’armée allemande a utilisé la Gamescom de Cologne ( Allemagne), grand-messe européenne du jeu vidéo (20 au 24 août), pour tenter de recruter des jeunes talents parmi les visiteurs. En privilégiant toutefois les informaticiens aux amateurs de sensations militaires fortes.

« Nous recherchons des jeunes spécialisés dans les technologies de l’information. Ceux qui ont le goût de l’informatique frappent à la bonne porte », a expliqué Nils Feldhoff, chargé de la communication de l’armée allemande.

Séparer le virtuel de la réalité

Aux côtés de prestigieuses universités d’ingénierie, de grands constructeurs automobiles ou de développeurs de logiciels, une trentaine de militaires étaient présents au stand de la Bundeswehr. Des jeunes pouvaient y essayer un simulateur de vol en réalité virtuelle d’hélicoptère ou jouer à un jeu de rapidité à deux avec des cases lumineuses à toucher.

L’armée allemande a toutefois assuré ne pas vouloir profiter de l’engouement de nombreux jeunes pour les jeux de tirs, souvent violents, pour rallier des candidats. « Nous avons une mission éducative claire : nous essayons strictement de séparer le jeu virtuel de la réalité en expliquant aux jeunes intéressés qu’ici ce n’est pas un jeu vidéo », a indiqué Nils Feldhoff. Si un joueur « veut devenir militaire car il est intéressé par les armes, ce n’est pas un bon argument ».

Lutter contre la cybercriminalité

Cette politique de recrutement très active de l’armée allemande est relativement récente. Le pays, en raison de son passé nazi, a longtemps été imprégné de culture anti-militariste. Les opérations militaires, notamment à l’étranger, y restent peu populaires. La Bundeswehr souffre aussi d’une mauvaise image dans l’opinion en raison de son matériel vétuste, du sous-investissement et de divers scandales, liés aux dépenses du ministère de la Défense ou à l’influence de l’extrême droite.

Mais les choses changent. Avec la fin de la conscription en 2011, les militaires doivent désormais largement recruter et l’armée peine à trouver des talents dans le domaine des technologies de l’information. Le profil de nombreux utilisateurs de jeux vidéo est pour elle séduisant. La Bundeswehr mène désormais des campagnes d’affichage régulières et participe aussi à des salons comme celui des jeux vidéo, où elle espère trouver notamment des recrues pour la lutte contre la cybercriminalité.