MANIFESTATIONVIDEO. Accusée de violences, la police de Hong Kong se justifie

VIDEO. Hong Kong : Accusée de violences, la police blâme les manifestants « extrêmement violents »

MANIFESTATIONLe tir d’une balle réelle, le premier de la contestation, a provoqué la colère de la population
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Critiquée pour avoir tiré la première balle de la contestation et utilisé des canons à eau, la police de Hong Kong blâme des manifestants « extrêmement violents ».

Les affrontements de dimanche dans la banlieue de Tsuen Wan ont été parmi les plus violents depuis le mois de juin, date du début du mouvement antigouvernemental dont les manifestations quasi-quotidiennes secouent Hong Kong. A la tombée de la nuit dimanche, un groupe d’officiers de police s’est retrouvé coincé par des manifestants armés notamment de briques qui les menaçaient, a expliqué la police ce lundi dans un communiqué.

« Des manifestants extrêmement violents ont dévié du parcours initial, obstruant les routes, vandalisant les magasins et les tunnels, lançant des cocktails Molotov, des briques et divers projectiles sur les policiers », poursuit le communiqué.

Les canons à eau, inédits à Hong Kong

Un policier est tombé au sol sous une pluie de coups d'« émeutiers » ayant « la claire intention de le tuer », a déclaré lundi après-midi au cours d’une conférence de presse Mak Chin-ho, un haut responsable de la police. « Un officier a alors effectué un tir de sommation en l’air », a-t-il ajouté, six de ses collègues dégainant leurs armes par sécurité. C’est, semble-t-il, la première fois qu’une balle est tirée depuis le début de la crise, ce qui a provoqué la colère du public et enflammé les réseaux sociaux.

La police a également défendu le recours la veille à des canons à eau. Les forces de l’ordre avaient jusqu’ici toujours affirmé ne vouloir utiliser cette technique de dispersion qu’en cas de « perturbation à grande échelle de l’ordre public ». Courants dans de nombreux pays, ils constituent une grande nouveauté à Hong Kong, où ils n’avaient encore jamais été employés contre des manifestants.

Des dizaines de manifestants arrêtés

Une vingtaine de policiers ont été blessés au cours des affrontements de dimanche, selon la déclaration, et des dizaines de manifestants, dont un âgé de 12 ans, ont été interpellés pour rassemblement illégal, possession d’armes et agression de la police. « La police appelle le public à se dissocier des manifestants violents », a ajouté la police dans un communiqué, promettant « des mesures implacables » afin de traduire les auteurs de ces actes en justice.


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L’après-midi de dimanche avait commencé par une marche pacifique de centaines de manifestants sous leurs parapluies, à travers Tsuen Wan avant que n’éclatent en début de soirée des affrontements entre des manifestants radicaux, vêtus de noir, équipés de casque et masque à gaz. Le territoire semi-autonome, un des grands centres financiers mondiaux, connaît depuis juin sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997.

Plus tôt lundi, la police avait appelé le public « à se dissocier clairement » des manifestants violents, promettant « des mesures implacables » pour traduire les contrevenants en justice. « L’antagonisme est trop grand dorénavant entre le mouvement pro-démocratie et la police pour être résolu », a déclaré lundi à l’AFP un manifestant de 20 ans et présent à la manifestation de la veille.

Né de l’opposition à un projet de loi -- désormais suspendu -- visant à autoriser les extraditions vers la Chine continentale, le mouvement s’est mué en une campagne plus large en faveur d’un système plus démocratique. Depuis juin, le gouvernement central basé à Pékin a eu recours à tout un éventail de méthodes, allant de l’intimidation à la propagande en passant par la pression économique, pour tenter de contenir la contestation sur ce territoire qui est aussi un centre financier international.