Open Arms: Des migrants désespérés se jettent à l'eau, Madrid va faire une nouvelle proposition
SECOURS•Dimanche, Madrid a finalement proposé au bateau de rejoindre Algésiras, dans l'extrême sud de l'Espagne, ce que l'ONG a jugé «absolument irréalisable»20 Minutes avec AFP
Désespérés, dix migrants ont sauté du navire de l'ONG espagnole Open Arms, ce mardi, pour tenter de rejoindre l’île italienne de Lampedusa. Face à « l’urgence humanitaire », le gouvernement espagnol a annoncé qu’il allait proposer une nouvelle solution.
Un premier homme a sauté en début de journée, a indiqué l'ONG sur son compte Twitter en diffusant une vidéo. « Il est possible qu’il ait été débarqué (à Lampedusa par les garde-côtes italiens) mais nous n’avons pas de confirmation officielle », a expliqué une porte-parole d’Open Arms.
« La situation est hors de contrôle »
Quelques heures plus tard, « neuf personnes se sont jetées à l’eau pour tenter désespérément d’atteindre la côte de Lampedusa (…) La situation est hors de contrôle », a ajouté l’ONG dans un autre tweet. Ces neuf personnes, dont certaines ne portaient pas de gilets de sauvetage, ont pu être secourues et se trouvaient vers midi (10H00 GMT) « à bord du bateau des garde-côtes italiens », selon la porte-parole de l’organisation espagnole.
Certains des migrants à bord de l’Open Arms y sont depuis 19 jours, égalant ainsi le record des migrants secourus par le SeaWatch3 fin décembre avant leur débarquement à Malte, le 9 janvier dernier. Face au refus de Rome de faire débarquer les migrants de l’Open Arms à Lampedusa malgré l’accord de six pays européens pour les accueillir, Madrid a fini par proposer dimanche au bateau de rejoindre Algésiras, dans l’extrême sud de l’Espagne, ce que l’ONG a jugé « absolument irréalisable ».
Une nouvelle proposition « dans les heures qui viennent »
Le gouvernement espagnol a ensuite proposé les Baléares, plus proches mais toujours distantes d’un millier de kilomètres de Lampedusa. Une idée jugée « totalement incompréhensible » par Open Arms en raison des trois jours de mer nécessaires pour rallier l’archipel espagnol. La ministre espagnole de la Défense, Margarita Robles, a assuré mardi que Madrid allait faire une nouvelle proposition « dans les heures qui viennent » pour résoudre cette « urgence humanitaire », sans donner de précisions.
Elle a de nouveau dénoncé l’attitude du ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, « qui a montré que les vies humaines ne lui importent pas ». « La fermeté est l’unique façon d’éviter à l’Italie de redevenir le camp de réfugiés de l’Europe, comme le démontre encore ces heures-ci le bateau de l’ONG espagnole des faux malades et des faux mineurs », a martelé pour sa part Matteo Salvini sur Twitter.