VIDEO. Hong Kong: Ai Weiwei est inquiet et le «Spiderman français» lance un appel à la paix
PROTESTATIONS•L’opposant chinois en exil à Berlin craint que Hong Kong soit le lieu d’un nouveau Tiananmen20 Minutes avec AFP
Le «Spiderman» français Alain Robert a escaladé vendredi matin un gratte-ciel de Hong Kong avant d’y déployer une « banderole de la paix », au moment où l’ex-colonie britannique vit sa pire crise politique avec des manifestations quasi quotidiennes pour réclamer plus de démocratie. Le grimpeur de 57 ans a gravi les 68 étages du Cheung Kong Center, dans le quartier financier de Central. Il y a déployé une banderole figurant les drapeaux chinois et hongkongais réunis, ainsi qu’une poignée de mains.
« Peut-être que ce que je fais fera baisser la température et provoquera des sourires. C’est en tout cas ce que j’espère », a-t-il dit dans un communiqué. Hong Kong est depuis début juin le théâtre de manifestations monstres, et parfois violentes. La mobilisation, qui était née du rejet d’un projet de loi qui visait à autoriser les extraditions vers la Chine, a considérablement élargi ses revendications, demandant désormais notamment l’avènement du suffrage universel.
Le risque d’une répression sanglante
Ces manifestations font craindre un nouveau Tiananmen. L’artiste et dissident chinois Ai Weiwei a redouté dans un entretien qu’il n’y ait « pas d’autres issues » à la crise hongkongaise qu’une répression violente des manifestations par Pékin, car à ses yeux le régime communiste « ne sait pas faire autrement ». « Aucune prédiction n’est exagérée », dit-il en référence à ce scénario de plus en plus évoqué d’une répression semblable à celle de l’armée chinoise sur la célèbre place de Pékin en juin 1989.
Exactement 30 ans après que « des tanks ont écrasé la plus pacifique des manifestations, des étudiants assis, alors que le monde entier avait les yeux braqués » sur la place de Pékin, l’histoire pourrait bien se répéter, selon l’artiste devenu l’un des plus célèbres contradicteurs du régime chinois. Pékin a laissé planer ces derniers jours la menace d’une intervention militaire pour rétablir l’ordre dans l’enclave rétrocédée en 1997, qui bénéficie depuis d’un certain degré d’autonomie.
En 2011 Ai Weiwei a passé 81 jours en détention après avoir été arrêté à l’aéroport de Pékin. Il s’apprêtait à prendre un avion pour Hong Kong. Son atelier dans la banlieue de Shanghai avait été démoli en janvier de la même année. Privé de passeport durant quatre ans, il était parti à Berlin après avoir récupéré le document en 2015. « Je partage leur frustration, je me sens parmi eux et je les sens faisant partie de moi », poétise l’artiste en exil à propos des manifestants de Hong Kong.