Hong Kong: L’aéroport rouvert mais le bras de fer continu avec Pékin
CRISE•Les protestataires ont quitté les lieux sans l'intervention de la police, mais ont toutefois appelé à revenir mardi dans l’après-midi20 Minutes avec AFP
Le trafic a repris mardi à l'aéroport de Hong Kong, où tous les vols avaient été annulés la veille après que des milliers de manifestants pro-démocratie eurent envahi le hall des arrivées. Les enregistrements des passagers ont recommencé à l'aube, tandis que les écrans d'affichage indiquaient un redémarrage graduel des décollages et atterrissages. Mais l'activité est encore loin d'être revenue à la normale et de nombreux vols reste annulés, dont environ 200 pour la seule compagnie hongkongaise Cathay Pacific qui a demandé à ses voyageurs de reporter tout déplacement non essentiel.
Les manifestations devraient reprendre
Quelque 5.000 manifestants, selon la police, ont poursuivi lundi un quatrième jour de sit-in pacifique afin de sensibiliser les voyageurs à leur cause. Certains brandissaient des pancartes où se lisait « Hong Kong n'est pas sûr » ou « Honte à la police ». Ils accusent les policiers d'avoir recours à une violence disproportionnée dans le but de réprimer les rassemblements. Les manifestants sont peu à peu repartis dans le courant de la nuit sans intervention de la police. Seule une poignée d'entre eux étaient encore présents mardi matin dans l'aérogare, nettoyée de toutes les banderoles et pancartes mais pas encore des graffitis sur les murs. Les manifestants ont annoncé leur intention de revenir à l'aéroport mardi après-midi pour reprendre leur mouvement.
De son coté Pékin ne souhaite pas non plus relâcher la pression. Lundi, le gouvernement central chinois disait voir « des signes de terrorisme » dans la contestation qui agite sa région semi-autonome. C’est à ce moment qu’il avait alors été décidé la fermeture du huitième aéroport international le plus fréquenté au monde (74 millions de passagers en 2018), une mesure rarissime.
Des mouvements de troupes dans la région
Surtout, comme pour ajouter à la guerre des nerfs déclenchée par la presse de Pékin, deux médias publics, le Quotidien du peuple et le Global Times, émanations directes du Parti communiste au pouvoir, ont diffusé des vidéos censées représenter des blindés de transport de troupes se dirigeant vers Shenzhen, la métropole située aux portes de Hong Kong. La vingtaine de véhicules de la police militaire « se préparent à des exercices de grande ampleur », a même précisé comme un avertissement le Global Times.
Dans un commentaire publié dans la nuit de lundi à mardi, l'agence Chine nouvelle a estimé que l'avenir de Hong Kong était à un « moment critique ». Les jours à venir devraient donc être décisifs.