ELECTION PRESIDENTIELLE AMERICAINEVIDEO.Warren et Sanders cibles des modérés lors d'un débat pour la primaire

VIDEO. Primaire démocrate: Warren et Sanders cibles des modérés lors d'un débat

ELECTION PRESIDENTIELLE AMERICAINELes deux figures de l’aile gauche ont défendu avec vigueur leurs programmes de réformes radicales pour battre Donald Trump, malgré les appels à la prudence formulés par certains de leurs concurrents
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Les sénateurs progressistes Bernie Sanders et Elizabeth Warren ont essuyé les critiques de leurs rivaux modérés lors d’un débat mardi soir entre prétendants à l’investiture démocrate pour la présidentielle de 2020, qui a révélé les lignes de fracture idéologiques au sein du parti.

Les deux figures de l’aile gauche ont défendu avec vigueur leurs programmes de réformes radicales pour battre Donald Trump, malgré les appels à la prudence formulés par certains de leurs concurrents. Au coude-à-coude dans les sondages, Elizabeth Warren et Bernie Sanders sont susceptibles de menacer le favori actuel de la primaire, Joe Biden, ancien vice-président de Barack Obama et probablement le plus centriste de tous les candidats.

« Nous n’allons pas résoudre les problèmes urgents qui nous font face avec des petites idées mal articulées », a déclaré la sénatrice Warren dès l’ouverture du débat entre 10 des 25 candidats à la primaire démocrate, dans un théâtre de Detroit (nord). Avec Bernie Sanders, elle a défendu la création d’une couverture maladie universelle financée par des fonds publics sans aucun rôle pour les assurances privées, l’annulation des dettes étudiantes ou une taxation renforcée des multinationales et des grandes fortunes.

« Jouer dans la main de Donald Trump » ?

« Pourquoi être aussi extrême ? » s’est insurgé l’ancien parlementaire modéré John Delaney, tandis que le gouverneur du Montana, Steve Bullock, les accusait « de jouer dans la main de Donald Trump ». Elizabeth Warren, 70 ans, les a vivement rembarrés : « je ne comprends pas pourquoi s’embêter à être candidat à la présidence des Etats-Unis, si c’est juste pour parler de ce qu’on ne peut pas faire. »

« Les républicains n’ont pas peur des grandes idées, eux », a renchéri Bernie Sanders, 77 ans, en appelant à lutter contre les lobbies pétroliers, pharmaceutiques, des armes… Les deux sénateurs sont actuellement soutenus chacun par environ 15 % des électeurs démocrates, loin derrière Joe Biden (32 %) qui débattra mercredi face à d’autres candidats.

Programme à gauche ou pas, « ils diront que nous sommes socialistes »

Devant le grand nombre de prétendants, la chaîne de télévision CNN a choisi de diviser le débat en deux parties, avec à chaque fois 10 participants. Egalement à l’affiche mardi, Pete Buttigieg, le cinquième dans les sondages avec près de 6 % des soutiens démocrates, a tenté de rester au-dessus de la mêlée.

A 37 ans, le maire de South Bend (Indiana) a appelé les démocrates à ne pas se soucier des commentaires républicains. Que le programme soit très à gauche ou pas, « ils diront que nous sommes une bande de socialistes dingues », a-t-il noté. De fait, à peine le débat terminé, le parti républicain a dénoncé sur Twitter « une surenchère de propositions radicales et socialistes » – un terme marqué à l’extrême gauche aux Etats-Unis – et prédit une large victoire à Donald Trump dans quinze mois.

Le battre n’est pas le seul enjeu de la campagne, ont noté plusieurs candidats démocrates mardi, en promettant de restaurer « l’autorité morale » ou « les valeurs » des Etats-Unis s’il parvenait au pouvoir. Les projecteurs se tourneront mercredi vers Joe Biden, 76 ans, et la sénatrice noire Kamala Harris, en quatrième position dans les sondages (10,5 %), dont la passe d’armes avait marqué le mois dernier le premier débat de la primaire.