Brexit: La dirigeante écossaise accuse Boris Johnson de vouloir une sortie de l'UE sans accord
BREXIT•Nicola Sturgeon a qualifié le nouveau gouvernement britannique de « dangereux »20 Minutes avec AFP
«Après mes discussions avec Boris Johnson, derrière tout le bluff et la fanfaronnade, c’est un gouvernement qui est dangereux », a estimé Nicola Sturgeon. La Première ministre écossaise a accusé le nouveau Premier ministre britannique, en visite officielle en Ecosse, de vouloir un Brexit sans accord, alors que cette perspective déchire le Royaume-Uni.
« Je pense que s’il était dans cette pièce en ce moment, il le nierait avec véhémence, mais je pense qu’il veut un Brexit sans accord », a déclaré la dirigeante après s’être entretenue avec Boris Johnson à Edimbourg, jugeant sa stratégie sur le Brexit volontairement « très dure » afin d’être « vouée à l’échec ».
Tournée britannique de Johnson
Boris Johnson dit vouloir renégocier l’accord de Brexit, ce que l’Union européenne exclut. S’il échoue, il a affirmé que son pays quitterait l’Union européenne le 31 octobre, accord ou pas. Voyant le Brexit comme « une énorme opportunité économique », il a annoncé lundi de nouveaux investissements de 332 millions d’euros en Ecosse, au Pays de Galles et en Irlande du Nord.
Selon un communiqué, sa ministre au Commerce international, Elizabeth Truss, a aussi rencontré lundi l’ambassadeur américain à Londres pour « discuter de l’accélération » d’un accord de libre-échange post-Brexit entre Washington et Londres.
Après le nord de l’Angleterre le week-end dernier, l’Ecosse, qui a voté pour rester dans l’Union européenne lors du référendum de 2016, était la deuxième étape d’une tournée qui doit conduire Boris Johnson au Pays de Galles et en Irlande du Nord, afin de tenter d’obtenir des soutiens sur le Brexit et de donner tort à ceux qui agitent la menace d’une dissolution de l’union.
Un Brexit sans accord pourrait stimuler un désir de réunification irlandaise
Les Ecossais se sont déjà prononcés sur l’indépendance de leur nation en septembre 2014, et le « non » l’avait emporté à 55 %. Mais c’était avant la décision du Brexit. Nicola Sturgeon, qui dirige aussi le parti séparatiste SNP, a récemment averti que le Parlement écossais pourrait légiférer dans les prochains mois sur un vote pour quitter le Royaume-Uni.
De son côté, le Premier ministre irlandais Leo Varadkar a prévenu qu’un Brexit sans accord pourrait stimuler un désir de réunification entre la République d’Irlande et la province britannique d’Irlande du Nord.
« Nous discutons avec les Irlandais aujourd’hui de ce que nous voulons faire », a assuré lundi Boris Johnson, avant d’ajouter : « Nous sommes très confiants qu’avec de la bonne volonté des deux côtés, deux entités politiques matures, le Royaume-Uni et l’Union européenne, pourront parvenir » à trouver un accord.