Adam et Eve sont à l'origine de l'humanité. C'est une des croyances assénées par le créationnisme, qui repose sur deux fondements, selon Jacques Arnould, chargé de mission au Centre national d'études spatiales. Tout d'abord, la croyance que la réalité du monde est une création d'un dieu, quel qu'il soit. Ensuite, un rejet des explications de Charles Darwin sur la théorie de l'évolution.

Ce courant est né en réaction à la publication de L'Origine des espèces de Darwin en 1859. Aux Etats-Unis, il se développe assez rapidement, grâce à de puissants lobbies religieux. Jusqu'au milieu des années 1950, le créationnisme est enseigné à l'école, et toute référence à la théorie de l'évolution est interdite. Mais le début de la guerre pour la conquête de l'espace entre l'URSS et les Etats-Unis change la donne. Avec le lancement de programmes de recherche de plus en plus poussés, le créationnisme commence à reculer, avant de finalement disparaître des programmes scolaires en 1981. Un coup dur pour les créationnistes, qui se sont toujours appuyés sur l'éducation pour promouvoir leurs idées.

« Mais le créationnisme est un mythe et n'a rien à faire dans un cours de science », explique Pascal Picq, maître de conférence au Collège de France. Les spécialistes se veulent toutefois rassurants : la communauté scientifique veille. L'Académie des sciences américaine a publié cette année un livre intitulé Science, évolution et créationnisme, dans lequel figurent des arguments scientifiques et légaux pour que les idées créationnistes ne soient pas enseignées en cours de science dans les écoles publiques.