Tunisie: Après la mort du président Béji Caïd Essebsi, une élection présidentielle anticipée devrait avoir lieu en septembre
AFRIQUE•Le chef du Parlement, Mohamed Ennaceur, a prêté serment ce jeudi pour assurer la présidence par intérim pour une durée de 90 joursC.C. avec AFP
L'essentiel
- Le président tunisien, Béji Caïd Essebsi, est décédé ce jeudi à l'âge de 92 ans.
- Le chef du Parlement, Mohamed Ennaceur, va assurer la présidence par intérim pour une période de 90 jours maximum.
- Une élection présidentielle était déjà prévue le 17 novembre prochain, elle devrait être avancée au 15 septembre.
Le décès ce jeudi du président tunisien, Béji Caïd Essebsi, à l'âge de 92 ans, a ouvert la voie à une élection présidentielle anticipée qui se tiendra probablement en septembre dans ce pays pionnier du Printemps arabe.
Aussitôt après son décès, le chef du Parlement, Mohamed Ennaceur, 85 ans, a prêté serment pour assurer la présidence par intérim conformément à la Constitution. Celle-ci prévoit un intérim de 90 jours maximum, soit jusqu'à fin octobre.
Présidentielle probablement le 15 septembre
Plus tôt dans la journée, la télévision nationale a arrêté ses programmes pour diffuser des versets du Coran et annoncer le décès du président qui avait été élu fin 2014, trois ans après la révolution qui chassa du pouvoir le président Zine el Abidine ben Ali.
Béji Caïd Essebsi est mort à quelques mois de la fin de son mandat en décembre, alors qu'un scrutin législatif est prévu le 6 octobre et une présidentielle le 17 novembre. Mais l'Instance supérieure indépendante des élections a déclaré que la date de la présidentielle serait avancée « afin de respecter le calendrier prévu par la Constitution ». « La date la plus probable pour la présidentielle anticipée est le 15 septembre, mais ce n'est pas une date définitive », a-t-elle ajouté.
Donald Trump salue un « leadership phénoménal »
De nombreux hommages ont afflué. Le président français, Emmanuel Macron, a rendu hommage à un « dirigeant courageux ». Le patron de l'ONU Antonio Guterres a salué son rôle « déterminant pour mener le pays avec succès vers la démocratie » et la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a déploré la perte d'un des dirigeants tunisiens « les plus compétents et persévérants (...) ». Berlin, Rome, Rabat et plusieurs monarchies du Golfe lui ont également rendu hommage. L'Algérie a décrété un deuil de trois jours, de même que la Mauritanie.
Donald Trump a lui rendu hommage au « leadership phénoménal » de Béji Caïd Essebsi. « Le président Caïd Essebsi était un défenseur infatigable du peuple tunisien », a dit le président américain, cité dans un communiqué de la Maison-Blanche.
Des funérailles nationales
La dépouille du président doit être transportée de l'hôpital militaire vers la présidence vendredi matin. L'enterrement est prévu samedi, a indiqué le Premier ministre, Youssef Chahed, qui a décrété un deuil national de sept jours. « Il y aura des funérailles nationales et un nombre important de présidents seront présents », a dit Yousseff Chahed, sans autre précision. Il s'est félicité de « la transition pacifique du pouvoir (...) ».
Le chef de file du mouvement islamiste Ennahdha, Rached Ghannouchi, a rendu hommage à « un dictionnaire de la sagesse », ajoutant que le pays « est entre de bonnes mains ».