Ebola: L'urgence sanitaire mondiale déclarée par l'OMS
ALERTE•Il « était temps pour le monde de prendre acte » de l’épidémie, a indiqué le directeur général de l’OMS20 Minutes avec AFP
Il y a un mois, le comité d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait décidé de ne pas déclencher l'alerte. Il l’a fait ce mercredi : l’OMS a ainsi déclaré que l' épidémie de fièvre hémorragique d'Ebola, qui a fait près de 1.700 morts depuis l’été dernier en République démocratique du Congo, était désormais une urgence sanitaire mondiale.
Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a indiqué mercredi qu’il « était temps pour le monde de prendre acte » de l’épidémie, demandant à la communauté internationale de « redoubler d’efforts ». Mais il a recommandé que les frontières de la République démocratique du Congo avec ses voisins restent ouvertes.
Un cas mortel découvert à Goma
Cette décision intervient après la découverte il y a trois jours d’un premier cas (mortel) dans la deuxième ville de la RDC, Goma, située à la frontière avec le Rwanda. En juin, deux cas avaient également été détectés en Ouganda voisin. « Le risque de dissémination d’Ebola dans la région reste élevé, mais il reste faible en dehors », a assuré le Dr Tedros.
Par ailleurs, mercredi soir, les autorités ougandaises ont annoncé rechercher des personnes qui ont été en contact avec un cas confirmé d’Ebola originaire de la RDC. « Décédé depuis lundi dernier dans un centre spécialisé à Beni, ce malade avait manifesté des symptômes d’Ebola depuis son séjour à Kasese, district de l’Ouganda frontalier avec la RDC », précise un communiqué des autorités ougandaises et de l’OMS.
Quatre urgences sanitaires mondiales décrétées
Le virus se transmet à l’être humain par contact soit avec des animaux infectés (en général en les dépeçant, en les cuisant ou en les mangeant), soit avec des fluides biologiques de personnes infectées.
L’urgence sanitaire mondiale est une mesure exceptionnelle, qui n’a été décrétée que quatre fois seulement par l’OMS : en 2009 pour la grippe H1N1, en 2014 pour la poliomyélite, en 2014 pour l’épidémie d’Ebola qui a fait plus de 11.300 morts dans trois pays d’Afrique de l’Ouest (Liberia, Guinée, Sierra Leone) et en 2016 pour le virus Zika.
« Une mesure pour reconnaître les risques potentiels »
Dans un communiqué, l’OMS a précisé que la déclaration d’urgence sanitaire mondiale ne préjugeait pas de l’efficacité des équipes sanitaires sur place, « mais était plutôt une mesure pour reconnaître les risques potentiels au niveau local et régional et la nécessité d’une action intensifiée et coordonnée pour y faire face ».
« Il est crucial que les Etats n’utilisent pas le statut d’urgence mondiale comme excuse pour imposer des restrictions au commerce et aux déplacements qui auraient un impact négatif sur la réponse (sanitaire) et sur la vie de la population dans la région », a souligné le professeur Robert Steffen, chef du Comité d’urgence de l’OMS.