Ursula von der Leyen face au verdict du Parlement européen
UNION EUROPEENNE•Les eurodéputés décident ce mardi soir s’ils élisent ou non la ministre allemande à la tête de la Commission européenne. Ursula von der Leyen pourrait devenir la première femme à la tête de l'institution20 Minutes avec AFP
Deux semaines auront-elles suffi à Ursula von der Leyen pour convaincre les eurodéputés ? Les élus vont décider ce mardi soir s’ils élisent ou non la ministre allemande à la tête de la Commission européenne lors d’un vote couperet, car il n’offre pas de seconde chance.
L’attitude des élus eurosceptiques pourrait être déterminante. Ils pourraient faire pencher la balance en sa faveur mais ce soutien serait embarrassant pour la prochaine présidente de la Commission.
374, le nombre de voix à obtenir
374 : c’est le nombre magique -celui de la majorité absolue au Parlement- que la ministre, proche d’Angela Merkel, doit obtenir pour succéder en novembre à un autre chrétien-démocrate, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, pour un mandat de cinq années.
Le vote débutera dans l’hémicycle de l’institution à Strasbourg à 18h (16h GMT) et son résultat devrait être annoncé aux alentours de 19h30/20h. Avant cela, Ursula von der Leyen, 60 ans, tentera de convaincre les réticents lors d’un débat de plus de trois heures à partir de 9h.
Pas de « Spitzenkandidat » cette fois-ci
Ursula von der Leyen a été désignée candidate pour la fonction suprême des institutions européennes début juillet par les Etats membres au terme d’un sommet laborieux.
Sous l’impulsion du président français Emmanuel Macron, les chefs d’Etat et de gouvernements ont décidé de faire fi de la règle du « Spitzenkandidat », la tête de liste élue par les partis, qui avait prévalu pour l’élection de Jean-Claude Juncker en 2014. Ils ont désigné comme leur candidat une personnalité qui n’a pas fait campagne pour les élections européennes de fin mai.
Et si elle échoue ?
Si elle obtient la majorité absolue, Ursula von der Leyen sera la première femme à prendre la tête de la Commission et le premier citoyen allemand depuis 52 ans.
Si elle échoue, elle n’aura pas le droit à une seconde chance. Le Conseil européen aurait alors un mois pour présenter un nouveau candidat, qui serait soumis au vote du Parlement en septembre. Cela risquerait d’enfoncer davantage l’Union européenne dans une crise institutionnelle, alors que la question du Brexit n’est toujours pas close.
Un tel scénario ne s’est jusqu’à présent jamais produit et une seule fois, en 2009, le vote avait été reporté à septembre, pour laisser le temps au Portugais José Manuel Barroso de convaincre les eurodéputés de le reconduire dans ses fonctions.
Vers un « petit oui » ?
« Quoiqu’il arrive, je démissionnerai de mon poste de ministre de la Défense ce mercredi pour servir l’Europe avec toutes mes forces », a annoncé Ursula von der Leyen lundi après-midi sur Twitter. Le scrutin va se dérouler à bulletins secrets, ce qui autorise les députés à rompre avec les consignes de vote de leurs familles politiques.
« Ce sera un petit oui (…) Elle sera élue avec moins de voix que Juncker il y a cinq ans », a prédit une source européenne. Ce dernier avait été élu avec 422 vote pour et 250 contre.