VIDEO. Nouvelle faille «potentielle» détectée sur le Boeing 737 MAX
AVIATION•Le retour rapide de l'avion américain cloué au sol s'assombrit20 Minutes avec AFP
Boeing va devoir patienter avant de procéder à un vol d'essai officiel. L'agence fédérale de l'aviation américaine (FAA) "a récemment découvert un risque potentiel que Boeing doit atténuer", intime le régulateur aérien dans un courriel reçu par l'AFP, sans pour autant préciser le problème en question.
La faille a été découverte la semaine dernière par les pilotes de la FAA lors des essais sur simulateur, qui reproduisent les conditions réelles en vol, a dit à l'AFP une source proche du dossier sous couvert d'anonymat. Les pilotes de la FAA ont eu du mal à reprendre rapidement le contrôle de l'avion après avoir activé le système anti-décrochage MCAS, mis en cause dans l'accident de Lion Air en Indonésie en 2018 et celui d'Ethiopian Airlines en mars en Ethiopie, a dit cette source.
Pas de vol test avant le 8 juillet
L'autorité a demandé à Boeing de réparer cette faille, qui est de nature à retarder l'essai en vol du 737 MAX modifié, vol test nécessaire pour la nouvelle certification de cet avion qui représente plus de 75% du carnet de commandes de Boeing. Il n'a toutefois reçu qu'une seule commande, par le groupe IAG (British Airways, Iberia, Vueling et Aer Lingus) lors des quatre derniers mois.
Ce nouveau problème indique que le vol test ne sera pas effectué avant le 8 juillet, a indiqué à l'AFP une source gouvernementale. Il va falloir à la FAA au moins de deux à trois semaines pour examiner les modifications effectuées par Boeing pour régler le problème, a dit cette source.
En outre, il est difficile de savoir pour l'instant si le colmatage de cette faille exige une simple mise à jour du logiciel ou des changements en profondeur. Dans ce dernier cas, le 737 MAX devrait rester immobilisé au sol pendant encore de longues semaines. Sollicité par l'AFP, Boeing n'a pas souhaité dévoiler la nature du problème: "Résoudre le problème va réduire la charge de travail des pilotes", a simplement déclaré un porte-parole.
Peu de simulateurs disponibles
L'immobilisation au sol du 737 MAX pourrait s'allonger au-delà de l'été, ce qui douche les espoirs de l'avionneur et des compagnies aériennes clientes comme American Airlines, SouthWest et United Airlines. Ces dernières tablaient initialement sur une levée de l'interdiction de vol vers la mi-août au plus tard, tandis que Boeing espérait limiter la facture de cette crise sans précédent. Le constructeur, qui a suspendu les livraisons et réduit la production de 52 à 42 appareils par mois, a estimé mi-avril à 1 milliard de dollars le premier coût financier.
Le retour en service du 737 MAX est également assombri par la demande des pilotes américains à une meilleure formation, ce qui passerait par des simulateurs de vol. Or cette dernière solution prendra du temps, faute de nombre suffisant de simulateurs, et coûtera beaucoup plus cher. Il n'existe que quatre simulateurs capables de reproduire exactement les conditions de vol du MAX: un aux Etats-Unis, deux aux Canada et un en Ethiopie.