Tzipi Livni, femme politique intègre ou «traîtresse menteuse»
PORTRAIT•La nouvelle chef du parti Kadima pourrait devenir la deuxième femme Premier ministre d'Israël...Avec agence
Golda Meïr était surnommée la «dame de fer», Tzipi Livni, aussi. Celle qui vient d'être élue de justesse chef du parti Kadima pourrait devenir la deuxième femme Premier ministre d'Israël. Comme sa prestigieuse prédécesseur, Tzipi Livni a été ministre des Affaires étrangères.
Née le 8 juillet 1958, cette juriste douée, ex-agent du Mossad (services secrets israéliens), mère de deux enfants, a connu une carrière politique météorique depuis son entrée à la Knesset (le parlement israélien) en 1999. C'est l'accident cérébral du «bulldozer» Ariel Sharon qui l’a propulsée sur le devant de la scène. Une promotion que l’ambitieuse femme politique doit à son engagement immédiat dans Kadima, le parti centriste créé en novembre 2005 par Ariel Sharon, alors qu'elle-même est issue de la droite nationaliste.
Image d'intégrité
Cette mère de deux enfants figure également dans le peloton de tête des personnalités politiques les plus populaires de son pays. Sa réputation de femme intègre tranche avec celle du Premier ministre sortant. Contrairement à Ehoud Olmert, Tzipi Livni n'a jamais été inquiétée par la justice. Cultivant cette image d'intégrité dans un pays où les affaires de corruption impliquant des dirigeants politiques se sont multipliées ces dernières années, elle assure vouloir restaurer la «confiance» des Israéliens. Au côté de son «amie» Condoleeza Rice, la secrétaire d'Etat américaine, Tzipi Livni s'est fréquemment exprimée en faveur d'une amélioration des conditions de vie des Palestiniens en Cisjordanie occupée, de la création d'un Etat palestinien, tout en prônant la poursuite de la lutte antiterroriste et l'isolement des islamistes du Hamas.
«Influençable»
Mais l'étoile montante de la politique israélienne compte de nombreux détracteurs, au sein même de son parti, qui ne manquent pas de souligner que l'expérience politique lui fait défaut et que ses aptitudes dans le domaine de la sécurité sont insuffisantes. Ehoud Olmert n'est pas parmi les plus tendres: «Je crains pour l'avenir de l'Etat d'Israël si Livni arrive au pouvoir. Elle est incapable de prendre des décisions. Elle est influençable et n'a pas confiance en elle-même», a-t-il récemment lâché, la qualifiant au passage de «traîtresse» et «menteuse».