Julian Assange: Son extradition vers les Etats-Unis décidée en février 2020
WIKILEAKS•Le fondateur de Wikileaks risque, d’après lui, 175 ans de prison aux Etats-Unis20 Minutes avec AFP
L’audience pour étudier la demande d’extradition du fondateur de WikiLeaks Julian Assange vers les Etats-Unis pour espionnage aura lieu fin février, a décidé vendredi un juge du tribunal londonien de Westminster. « Une audience de cinq jours aura lieu en février, probablement à partir du 24 », a déclaré un porte-parole du parquet. Entre-temps, une audience aura lieu fin octobre pour décider entre autres quel tribunal étudiera la demande américaine.
Réfugié pendant près de sept ans à l’ambassade d’Equateur à Londres où il bénéficiait de l’asile politique, Julian Assange en a été extrait le 11 avril par la police britannique avec l’aval de Quito. Il a été immédiatement placé en détention puis condamné à une peine de 50 semaines de prison le 1er mai pour violation des conditions de sa liberté provisoire.
« 175 ans de ma vie sont en jeu »
Vendredi, l’Australien de 47 ans a comparu par visioconférence depuis la prison de haute sécurité de Belmarsh, dans le sud-est de Londres, et dit craindre de passer le restant de ses jours en prison s’il est extradé vers les Etats-Unis. « 175 ans de ma vie sont en jeu », a-t-il déclaré, en référence au cumul des peines encourues pour les différents chefs d’inculpation qui le visent, et dont il a dénoncé la nature en soulignant que WikiLeaks n’était « rien d’autre qu’un éditeur ».
Washington accuse Julian Assange d’espionnage et a formellement requis mardi son extradition. Les Etats-Unis lui reprochent d’avoir mis en danger certaines de leurs sources lors de la publication en 2010 par WikiLeaks de 250.000 câbles diplomatiques et d’environ 500.000 documents confidentiels portant sur les activités de l’armée américaine en Irak et en Afghanistan.
« Cadre juridique archaïque »
La lecture « de l’acte d’accusation est très révélatrice de la nature de toute cette affaire », a estimé mardi le rédacteur en chef de WikiLeaks, Kristinn Hrafnsson, soulignant que la législation anti-espionnage invoquée par la justice américaine était un « cadre juridique archaïque » qui « n’a jamais été utilisé contre un éditeur et un journaliste auparavant ». Pour lui, cette affaire constitue un « moment décisif pour la préservation du journalisme. Pour la liberté de la presse ».
C’est officiellement pour éviter l’extradition aux Etats-Unis que l’Australien s’était réfugié en 2012 à l’ambassade d’Equateur à Londres, se soustrayant ainsi à une demande d’arrestation de la justice suédoise qui le recherchait pour viol et agression sexuelle présumés de deux Suédoises en août 2010.
En annonçant jeudi avoir certifié la demande d’extradition américaine, le ministre britannique de l’Intérieur Sajid Javid a déclaré que « c’est maintenant aux tribunaux de décider ». Il appartiendra toutefois en définitive au ministère de l’Intérieur d’appliquer ou pas la décision de justice.