Angola: L'assassin de Benoît Nayme, un ingénieur français tué en 2016, condamné à 23 ans de réclusion
JUSTICE•L’enquête se poursuit en Angola et en France pour « identifier les commanditaires de l’assassinat »20 Minutes avec agences
Le meurtrier de Benoît Nayme, un ingénieur stéphanois de 26 ans assassiné en Angola fin 2016, a été condamné ce lundi à 23 ans de réclusion par le tribunal de Cabinda (nord-ouest de l’Angola), a indiqué maître André Buffard, l’avocat français de la famille du défunt.
Le jugement d’Antonio Francisco Mavambo, alias « Cabelo Branco », l’Angolais accusé de ce meurtre avec préméditation, avait été mis en délibéré à l’issue de deux journées d’audience fin mai.
Le meurtrier a nié les faits pendant le procès
« Aux côtés de cet homme d’une vingtaine d’années, qui purge déjà une peine de 17 ans prison pour un autre homicide, quatre autres Angolais étaient poursuivis pour complicité ou recel », a déclaré lundi à l’AFP maître André Buffard, qui était présent au procès avec plusieurs membres de la famille.
« Après avoir reconnu le meurtre de Benoît Nayme durant l’enquête, il a nié les faits durant le procès, indiquant que ses aveux avaient été obtenus sous la torture », a rapporté Me Buffard.
L’enquête se poursuit pour trouver les commanditaires
Parallèlement à ce jugement, l’enquête se poursuit en Angola et en France, « avec l’objectif d’identifier les commanditaires de l’assassinat », ajoute l’avocat. En mars 2018, une information judiciaire pour « homicide volontaire » a en effet été ouverte au TGI de Paris. « Parmi les pistes évoquées figure celle de l’éventuelle découverte d’une affaire de corruption par le jeune ingénieur », selon l’avocat français.
Benoît Nayme travaillait depuis 2014 en Angola au sein de l’entreprise française de chaudronnerie Friedlander (groupe Ortec), sous-traitante du pétrolier américain Chevron. Le jeune homme, âgé de 26 ans, avait été retrouvé mort roué de coups dans la nuit du 30 novembre 2016 dans sa maison du Cabinda, une enclave angolaise aux frontières du Congo et de la République démocratique du Congo (RDC).
La famille avait rencontré Emmanuel Macron
La police angolaise avait initialement envisagé l’hypothèse d’un cambriolage qui avait mal tourné avant de privilégier la piste d’un assassinat.
Mécontente des progrès de l’enquête locale, la famille de la victime, originaire de Saint-Etienne, s’était mobilisée auprès des autorités françaises pour accélérer la coopération judiciaire entre les deux pays. Elle avait notamment rencontré le président Emmanuel Macron.
L’enquête a progressé grâce à l’aide technique et scientifique (téléphonie et analyses ADN) des policiers français de l’Office central de répression des violences aux personnes (OCRVP).