BURKINALe Burkina se réjouit de la décision française d'extrader François Compaoré

Le Burkina se réjouit de la décision française d'extrader François Compaoré

BURKINALe frère de l’ancien président burkinabè est mis en cause dans l’assassinat d’un journaliste en 1998
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le gouvernement burkinabè s’est réjoui mardi de la décision de la justice française de valider l’extradition de François Compaoré vers le Burkina Faso, où ce frère de l’ancien président burkinabè est mis en cause dans l’assassinat d’un journaliste en 1998.

La Cour de cassation, plus haute juridiction judiciaire française, a rejeté le pourvoi du frère cadet de Blaise Compaoré, ex-président chassé par une insurrection populaire en 2014, après 27 ans de pouvoir. Elle a aussi refusé de transmettre au Conseil constitutionnel une question prioritaire de constitutionnalité déposée par sa défense contre les textes régissant l’extradition.

Le gouvernement français doit désormais prendre un décret pour rendre effective l’extradition de François Compaoré, soupçonné d’être le commanditaire de l’assassinat de Norbert Zongo, un journaliste d’investigation indépendant très critique vis-à-vis du pouvoir de l’époque, dont la mort avait provoqué une crise politique. Agé de 64 ans, François Compaoré avait été arrêté à l’aéroport parisien Charles-de-Gaulle en octobre 2017 en exécution d’un mandat d’arrêt émis par les autorités de Ouagadougou.

« Le peuple burkinabè aura toujours soif de justice »

Le ministre burkinabè de la Justice, René Bagoro, a salué sur la télévision nationale une « victoire d’étape ». « La présence de François Compaoré (au Burkina) est un élément important pour l’avancée du dossier Norbert Zongo », a-t-il estimé. « Nous sommes sereins, nous restons optimistes en espérant que les autorités françaises vont certainement prendre rapidement ce décret » afin que François Compaore « soit remis à la justice » burkinabè, a déclaré le ministre.

Robert Zongo, frère cadet du journaliste assassiné, s’est également félicité de la décision française. « Cette décision de la justice française est salutaire ». « François Compaoré aura tout son temps pour faire tous les recours qu’il voudra (…) j’ai la conviction qu’il rentrera au Burkina Faso », a-t-il déclaré à l’AFP. « Le peuple burkinabè aura toujours soif de justice dans l’affaire Norbert Zongo ».

Me François-Henri Briard, avocat de François Compaoré, a indiqué qu'« à supposer qu’un décret soit effectivement signé par le gouvernement français », il l’attaquerait devant le Conseil d’Etat. « On a perdu une bataille, mais pas encore perdu la guerre. M. Compaoré n’est pas encore extradé », a-t-il déclaré à l’AFP.