FEMINICIDEAu Pakistan, une femme tuée par son mari parce qu’elle est séropositive

Pakistan: Une femme tuée par son mari parce qu’elle est séropositive

FEMINICIDELe mari soupçonnait une infidélité de son épouse alors que le Pakistan connaît une importante épidémie de VIH à cause d’infrastructures sanitaires défaillantes
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Un homme a pendu sa femme, testée séropositive dans une région du sud du Pakistan récemment frappée par une épidémie de VIH attribuée à de mauvaises pratiques médicales, a-t-on appris mercredi auprès de la police. La victime, une mère de quatre enfants, était âgée de 32 ans. Le suspect, qui soupçonnait sa femme d’une liaison extraconjugale, a été arrêté. Ses complices, qui l’ont aidé à la pendre, sont toutefois encore en fuite.

Les évènements se sont déroulés dans le district de Shikarpur, voisin de Ratodero, un sous-district où 681 personnes, dont 537 enfants âgés de deux à 12 ans, ont été récemment testées positives au VIH, selon les derniers chiffres officiels communiqués dimanche. La province du Sindh, où se trouvent Shikarpur et Ratodero, est de longue date en proie à la pauvreté et la population, peu éduquée, y est généralement mal informée des modes de contamination au VIH.

Un manque d’infrastructures

Les enquêteurs disent qu’un pédiatre, lui-même séropositif, est peut-être à l’origine de la contamination de Ratodero. Emprisonné, il nie avoir inoculé sciemment le virus aux patients. Le Pakistan a longtemps été considéré comme un pays où la prévalence du VIH était faible. Mais le virus se propage désormais à un rythme inquiétant, en particulier chez les toxicomanes et les travailleurs du sexe.

Avec quelque 20.000 nouveaux cas de séropositivité recensés pour la seule année 2017, le rythme de propagation de la maladie au Pakistan est le 2e plus rapide en Asie, selon des statistiques de l’ONU. Ce pays, dont la population est en croissance rapide, souffre d’un manque d’infrastructures médicales, longtemps négligées par les autorités. Si bien que les communautés rurales pauvres sont particulièrement vulnérables face aux pratiques médicales douteuses.