Election présidentielle américaine: Joe Biden attaque Trump le «diviseur en chef»
ETATS-UNIS•La stratégie de Joe Biden, largement en tête des sondages pour l'instant, est de consolider son soutien parmi les démocrates modérés et ceux dont la priorité est d'empêcher Donald Trump d'être réélu en novembre 202020 Minutes avec AFP
A huit mois du début des primaires démocrates pour la Maison Blanche, l’ancien vice-président de Barack Obama, Joe Biden, a directement attaqué samedi Donald Trump, « diviseur en chef » comparé aux pires « tyrans et dictateurs ».
« Le pays en a marre des divisions, marre des batailles, marre des comportements puérils », a lancé Joe Biden, 76 ans, lors de son premier grand meeting de campagne à Philadelphie, où la Constitution américaine a été rédigée et où il a installé son QG de campagne.
La stratégie de Joe Biden, largement en tête des sondages pour l’instant, est de consolider son soutien parmi les démocrates modérés et ceux dont la priorité est d’empêcher Donald Trump d’être réélu en novembre 2020. Enumérant sans détails les priorités du climat, de la santé ou de l’énergie, il a asséné : « La chose la plus importante pour accomplir cela est de battre Donald Trump ». Il a ensuite répété : « Battre Trump. Battre Trump. Battre Trump ».
« Les tyrans et les dictateurs du monde entier utilisent le même langage »
Joe Biden s’est approprié le bilan de Barack Obama, qu’il a accompagné huit ans à la Maison Blanche, au cours d’un discours d’une demi-heure parsemé d’attaques contre l’occupant actuel du Bureau ovale. Il a décrit la « menace » contre la démocratie représentée par Donald Trump en raison de ses attaques contre la justice, le Congrès et la presse. « Les tyrans et les dictateurs du monde entier utilisent le même langage pour étouffer l’opposition », a dit Joe Biden.
Six mille supporteurs, selon la sécurité de l’événement, étaient venus écouter le candidat, qui pour l’instant est largement en tête des sondages parmi une grosse vingtaine de candidats. Son cœur d’électorat est les ouvriers et les centristes. L’aile gauche du parti se fragmente quant à elle entre de nombreux candidats dont Elizabeth Warren et Bernie Sanders, ce dernier ayant chuté dans les sondages après l’entrée de Joe Biden dans la course, le 25 avril.
L’avantage d’une voie centriste « dans un champ aussi fragmenté »
« Je suis sensible à la question de la diversité, mais je pense que le plus important est de reprendre la Maison Blanche », dit un supporteur, John Lester, 61 ans. « Il ne faut pas se précipiter sur un programme progressiste ». Joe Biden a l’avantage de suivre une voie centriste « dans un champ aussi fragmenté » avec 23 candidats dont de nombreux progressistes, observe Robert Boatright, professeur à l’université Clark.
Peut-être parce qu’aucun adversaire ne lui fait de l’ombre à ce stade, Joe Biden a répété samedi qu’on ne l’entendrait jamais « dire du mal d’un autre démocrate ». Il a affirmé que « certaines personnes très intelligentes » étaient convaincues que le vainqueur des primaires démocrates serait celui qui attiserait le plus la colère ambiante.
« Je n’y crois pas », a-t-il dit. Si les démocrates veulent un président qui « dirige d’un poing serré, d’une main fermée et d’un cœur de pierre, qui diabolise ses adversaires, alors ils n’ont pas besoin de moi. Ils ont déjà le président Donald Trump ». Mais à 76 ans, dont plus de 35 au Sénat, Joe Biden pourrait avoir du mal à incarner le changement dont ont aussi soif de nombreux démocrates. Donald Trump s’est d’ailleurs engouffré dans cette brèche en l’affublant du sobriquet « Joe-Dodo » («Sleepy Joe »). Le président républicain l’appelle aussi « Le Vicieux », en référence aux femmes qui ont dénoncé les gestes d’affection trop marqués, selon elles, de Joe Biden.