Législatives en Espagne: Les socialistes vainqueurs, l’extrême droite entre au Parlement
ELECTIONS•Le Premier ministre sortant, Pedro Sanchez, sort vainqueur de ce scrutin marqué aussi par une poussée de l'extrême droite20 Minutes avec AFP
Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sanchez a remporté dimanche les élections législatives en Espagne, mais sans atteindre la majorité absolue tandis que l'extrême droite se prépare à entrer en force au parlement, plus de 40 ans après la fin de la dictature de Francisco Franco.
Le scrutin pourrait donc déboucher sur une poursuite de l’instabilité qui marque la politique espagnole depuis la fin du bipartisme conservateurs-socialistes en 2015, avec un parlement fragmenté et des divisions exacerbées par la tentative de sécession de la Catalogne en 2017.
Vox fait ressurgir l’extrême droite 44 ans après Franco
« Le futur a gagné et le passé a perdu », a lancé Pedro Sanchez, chemise blanche et col ouvert, en proclamant sa victoire devant les militants au siège de son parti à Madrid. Après le dépouillement de 99 % des bulletins de vote, le Parti socialiste de Pedro Sanchez recueillait 29,45 % des voix et 124 députés, nettement plus que les 85 remportés aux élections de 2016, loin devant tous ses concurrents mais sans atteindre la majorité absolue de 176 sur 350 à la chambre. Il sera donc obligé de bâtir une coalition hétérogène pour continuer à gouverner.
En face, les conservateurs du Parti populaire (PP) en pleine dégringolade et les libéraux de Ciudadanos n’étaient pas en mesure de réunir les voix pour l’en empêcher, même en s’alliant avec le parti d’extrême droite Vox, qui remporte d’un coup 24 sièges. Le PP aurait 66 sièges, contre 137 en 2016, et Ciudadanos 57, contre 32 en 2016. Vox, pratiquement inconnu jusqu'à son irruption au parlement d'Andalousie (sud) l'année dernière, a fait ressurgir l'extrême droite dans un pays où elle était insignifiante depuis la mort de Franco en 1975.
Intenses tractations en vue
Afin de constituer une majorité, Pedro Sanchez pourra compter sur l’appui de Podemos – gauche radicale –, crédité de 42 sièges, mais devrait avoir besoin de celui de partis régionalistes donc, a priori, des indépendantistes catalans.
Mais le socialiste préférerait éviter d’avoir de nouveau besoin de ces derniers, qui l’ont contraint à convoquer ces élections anticipées en refusant de voter son budget. Reste l’hypothèse d’une alliance avec Ciudadanos dont le chef Albert Rivera avait pourtant juré de « chasser Sanchez du pouvoir ».