Hassanal Bolkiah, le sultan du Brunei qui a récemment instauré dans son pays la peine de mort pour les citoyens homosexuels ou adultères, a reçu par le passé la plus haute distinction remise par la République française. Le dirigeant est en effet titulaire de la grand-croix de la Légion d’honneur, révèle Ouest France ce jeudi.

Le quotidien en veut pour preuve une photo prise par l’AFP en 1996 et laissant clairement apparaître la décoration sur le revers de la veste de costume du sultan. La chancellerie de la Légion d’Honneur a confirmé que la décoration visible sur le cliché était bien la grand-croix officielle mais se refuse à donner davantage de détails.

Indignation dans le monde entier

Hassanal Bolkiah aurait en fait reçu le grade le plus élevé de la Légion d’honneur le 12 février 1996. Le sultan est également titulaire de la médaille d’or de la ville de Toulouse (Haute-Garonne), remise le 17 décembre 1996, indique aussi Ouest-France.

La situation pourrait cependant changer après que le dirigeant a décidé la semaine dernière de modifier le Code pénal de Brunei. Outre la lapidation à mort en cas d’adultère ou d’homosexualité, le nouveau texte prévoit également la peine capitale pour les coupables d’insulte au prophète ou encore l’amputation d’un pied ou d’une main pour punir les voleurs. Cette application particulièrement stricte de la charia avait provoqué de nombreuses critiques et réactions dans le monde entier.

Quelles mesures seront prises ?

Les personnalités étrangères ayant reçu la Légion d’honneur​ ne peuvent pas être membres de l’ordre à cause de leur impossibilité de promettre allégeance à la France. Elles ne sont également pas mentionnées par le Journal officiel, rappelle par ailleurs Ouest-France. Des mesures peuvent en revanche être prise à l’encontre d’un récipiendaire étranger « s’il a commis des actes ou eu un comportement susceptibles d’être déclarés contraires à l’honneur ou de nature à nuire aux intérêts de la France à l’étranger ou aux causes qu’elle soutient dans le monde ».

« Nous allons attendre la position de l’État sur le dossier. S’il est déchu de la Légion d’honneur, il y a de fortes chances que Toulouse emboîte le pas », a fait savoir de son côté la mairie de la ville de Haute-Garonne.