ETATS-UNISPas d’entente prouvée entre Trump et la Russie à la présidentielle?

Enquête russe aux Etats-Unis: Le procureur Mueller n’a pas trouvé de preuve d’une entente entre Trump et la Russie

ETATS-UNISA l'issue d'une enquête de deux ans, le procureur spécial Robert Mueller a conclu à l'absence d'éléments prouvant une entente ou une coordination entre l'équipe de campagne de Donald Trump et Moscou
Le procureur spécial Robert Mueller a mené son enquête sur une possible collusion entre Moscou et l’équipe de campagne de Donald Trump.
Le procureur spécial Robert Mueller a mené son enquête sur une possible collusion entre Moscou et l’équipe de campagne de Donald Trump. - TASOS KATOPODIS / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Une victoire incontestable pour Donald Trump ? Depuis vendredi et la remise du rapport du procureur spécial Robert Mueller au ministre de la justice Bill Bar, élus démocrates et républicains affûtaient leurs arguments dans l’attente des conclusions de cette enquête de deux ans, déterminantes pour l’avenir politique de Donald Trump.

Ce rapport devait se pencher sur les soupçons d’une entente ou d’une coordination entre l’équipe de campagne de Donald Trump et Moscou lors de la présidentielle américaine de 2016. Or, le procureur spécial a conclu à l’absence d’éléments prouvant de tels liens.

Trump claironne

« Les investigations du procureur spécial n’ont pas déterminé que l’équipe de campagne Trump ou qui que ce soit associé à celle-ci se soit entendu ou coordonné avec la Russie dans ses efforts pour influencer l’élection présidentielle américaine de 2016 », a indiqué le ministre de la Justice dans un courrier transmis au Congrès et rendu public.

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La Maison Blanche a estimé, par la voix de sa porte-parole Sarah Sanders, qu’avec ce rapport, le président des Etats-Unis était « totalement disculpé ».

Le président des Etats-Unis, qui passait le week-end en Floride dans son luxueux club de Mar-a-Lago, a fini par réagir lui aussi. « Pas de collusion, pas d’obstruction, DISCULPATION complète et totale. GARDONS SA GRANDEUR A L’AMERIQUE ! », a-t-il claironné sur son réseau social préféré. Il a qualifié l’enquête russe d'« entreprise de démolition illégale qui a échoué ». « Honnêtement, c’est une honte que votre président ait eu à subir cela, qui a commencé avant même que j’aie été élu », a-t-il ensuite déclaré avant de quitter la Floride à bord de l’avion présidentiel Air Force One.

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Pas de conclusion définitive sur le volet « entrave à la justice »

Sur l’autre question centrale de ce dossier, une éventuelle entrave à la justice de la part du président américain, Robert Mueller n’a pas livré de conclusion définitive. « Si ce rapport ne conclut pas que le président a commis un crime, il ne l’exonère pas non plus », a-t-il écrit, cité par le ministre de la Justice.

Mais Bill Barr, premier destinataire du rapport d’enquête tant attendu, conclut de son côté que le document, qu’il a revu depuis vendredi, ne mentionne aucun délit susceptible d’entraîner à son avis des poursuites judiciaires sur le fondement de l’entrave à la justice.

675 jours d’enquête

Robert Mueller a mis un terme à ses investigations à l’issue d’une enquête de 675 jours sur laquelle très peu d’éléments ont fuité mais qui a tenu le pays en haleine, rappelant celle du Watergate qui a poussé Richard Nixon à la démission en août 1974.

Image forte : le discret et méthodique ancien patron du FBI s’est rendu dimanche matin à l’église épiscopalienne Saint Johns, situé juste en face de la Maison Blanche. Il a brièvement souri aux photographes, sans dire un mot.

Comme pour préparer le terrain à l’absence de révélations fracassantes, certains élus démocrates s’étaient employés dimanche à souligner les limites de l’enquête menée par l’ancien patron du FBI. « Le procureur spécial enquêtait dans un cadre restreint (…) Ce que le Congrès doit faire, c’est avoir une vue d’ensemble », a souligné sur CNN Jerry Nadler, président démocrate de la puissante commission judiciaire de la Chambre des représentants.

Aucun chef d’inculpation retenu contre les 34 mis en cause

Forts de leur nouvelle majorité à la Chambre, les démocrates ont lancé plusieurs enquêtes parlementaires allant des soupçons de collusion avec Moscou aux paiements pour acheter le silence de maîtresses supposées en passant par d’éventuelles malversations au sein de l’empire Trump.

Certains alliés du milliardaire républicain criaient eux déjà victoire avant même la diffusion du rapport, voyant dans le fait que le procureur Mueller n’ait pas recommandé pas de nouvelles inculpations à l’issue de ses investigations la preuve qu’il n’y a aucune « collusion ». De fait, ce chef d’inculpation n’a jamais été retenu pour les 34 personnes mises en cause dans ce dossier, parmi lesquelles six proches collaborateurs de Trump.