PROCESLe suspect risque la perpétuité dans l'affaire des colis piégés

Colis piégés aux Etats-Unis: Le suspect risque la perpétuité

PROCESIl a reconnu avoir envoyé 16 colis piégés à des personalités démocrates ou anti-Trump en octobre dernier
Cesar Sayoc a plaidé coupable.
Cesar Sayoc a plaidé coupable. - Elizabeth Williams/AP/SIPA
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Il a plaidé coupable de 65 chefs d’inculpation : un partisan de Donald Trump a reconnu jeudi avoir envoyé 16 colis piégés à des personnalités démocrates, ou opposées au président, pendant la campagne législative américaine en octobre dernier. Ces aveux lui font risquer la perpétuité, même si aucun des colis n’avait explosé, ni même atteint leur destinataire.

Mais en visant spécifiquement les démocrates, à dix jours des élections de mi-mandat du 6 novembre, Cesar Sayoc, alias Cesar Altieri, identifié par ses empreintes et son ADN sur les colis, avait contribué à tendre le climat politique américain. Parmi les personnalités qu’il avait ciblées figuraient l’ex-secrétaire d’Etat Hillary Clinton, l’ex-président Barack Obama et l’ex-vice-président Joe Biden, l’acteur Robert de Niro…

Sentence le 12 septembre

Cet homme de 57 ans, qui vivait dans une camionnette couverte d’autocollants pro-Trump, avait été interpellé le 26 octobre après une vaste chasse à l’homme. « J’ai envoyé un total de 16 engins par courrier », a reconnu jeudi à l’audience Cesar Sayoc, en tenue de prisonnier bleu sombre, les cheveux gris tirés en mini-queue de cheval, lisant une déclaration préparée avec ses avocats. Le prononcé de la sentence est prévu le 12 septembre.

En attendant de connaître son sort, beaucoup d’informations ont filtré sur son passé. Informations qui, ajoutées à celles ayant émergé ensuite sur Robert Bowers – le tueur de la synagogue de Pittsburgh, qui a abattu 11 personnes le 27 octobre-, ont alimenté le débat sur la montée de l’extrémisme, la responsabilité des réseaux sociaux, et le rôle de Donald Trump dans l’exacerbation des tensions.

Subite politisation

En rupture avec sa famille et en faillite financière, Cesar Sayoc, ancien patron d’un club de strip-tease au casier judiciaire déjà chargé, s’est découvert début 2016 une passion pour Trump, alors en pleine ascension politique. Ses contributions sur les réseaux sociaux s’étaient alors radicalement politisées : il s’affiche avec sa casquette rouge au slogan « Make America Great Again », partage informations et images pro-Trump, et relaie des articles de sites ultra-conservateurs et complotistes.

Cesar Sayoc, qu’un de ses anciens avocats, Ron Lowy, avait jugé en octobre « intellectuellement limité », n’a pas expliqué les raisons de ses actes lors de l’audience de jeudi. Au juge qui lui demandait s’il avait eu l’intention de faire exploser les engins explosifs, il a d’abord répondu : « Non, Monsieur. » Mais, pressé par le magistrat, il a ensuite ajouté : « J’étais conscient qu’ils pouvaient exploser. »