L'ex-directeur de campagne de Trump, Paul Manafort, condamné à 4 ans de prison
ETATS-UNIS•Le ministre de la Justice avait recommandé entre 19 et 24 ans, lors que Manafort a été reconnu coupable de fraudes fiscale et bancaireP.B.
Il risquait jusqu’à 24 ans de prison – et donc de passer le rester de sa vie derrière les barreaux. L’ex-directeur de campagne de Donald Trump, Paul Manafort, a été condamné jeudi à une peine largement inférieure : 47 mois, soit un peu moins de 4 ans. L’été dernier, il avait été reconnu coupable par un jury de fraudes bancaire et fiscale lors de ses années de lobbying en Ukraine entre 2006 et 2015, dans une affaire qui n’est pas liée à sa position dans la campagne de Donald Trump.
Appartement new-yorkais à plusieurs millions de dollars, luxueuse maison dans les Hamptons avec des massifs de fleurs taillés en forme de M, costumes sur mesure, veste en cuir d’autruche… Celui qui a mené la grande vie pendant des dizaines d’années est arrivé en fauteuil roulant dans une tenue verte de prisonnier. Paul Manafort, 70 ans, s’est adressé à la cour avant de connaître sa peine : « Ces deux dernières années ont été les les plus difficiles [de ma vie] pour ma famille et pour moi. Dire que je me sens honteux et humilié serait un euphémisme. Je sais que c’est ma conduite qui m’a amené ici », a-t-il. Sans véritablement offrir d’excuses, il a demandé au juge de faire preuve de « compassion ». Ce dernier a noté que les recommandations du ministère de la Justice lui semblaient « excessives » et souligné que Paul Manafort avait « autrement vécu une vie irréprochable ».
Autre verdict attendu la semaine prochaine
La semaine prochaine, Manafort connaîtra sa peine dans un autre procès lié à l’enquête du procureur Robert Mueller. L’ancien lobbyiste a plaidé coupable de complot contre les Etats-Unis. Le nom de cette charge est toutefois trompeur : il s’agit également d’une fraude financière, sans connexion avec les accusations d’interférence de la Russie dans l’élection américaine.
Des documents publiés par le bureau du procureur stipulent toutefois que Paul Manafort a partagé des sondages internes avec un associé russe quand il était à la tête de la campagne de Donald Trump, et qu’il a ensuite menti au FBI à ce sujet. Pour l’instant, Robert Mueller n’a pas dévoilé sa main sur ce point précis. On devrait en savoir plus quand il transmettra son rapport au ministère de la Justice dans les prochaines semaines.