Pour dénoncer les dérives du carnaval, durant lequel il a été fortement critiqué, le président brésilien, Jair Bolsonaro a diffusé, ce mardi sur Twitter, une vidéo obscène montrant un homme en train d’uriner sur un autre en pleine rue. Une publication qui a déclenché une vague de colère à travers le pays, certains considérant son tweet comme indigne de ses fonctions.

Cette vidéo obscène a été vue depuis mardi soir par 5 millions de personnes et trois hashtags dominaient Twitter mercredi, l’un réclamant la destitution du chef de l’Etat (#ImpeachmentBolsonaro), un autre prenant sa défense (#BolsonaroTemRazao, Bolsonaro a raison) et un troisième ironisant sur la situation (#goldenshowerpresident).

« Commentez et tirez vos conclusions »

« Je me sens mal à l’aise à l’idée de montrer ça, mais il faut que la vérité soit exposée pour que la population en prenne connaissance et puisse définir ses priorités », a affirmé le chef de l’Etat, dans un message accompagnant la vidéo.

« C’est ce que sont devenus de nombreux groupes de carnaval de rue. Commentez et tirez vos conclusions », a ajouté le président d’extrême droite. Le tweet de Jair Bolsonaro, apparu en plein carnaval sur son compte suivi par 3,46 millions d’internautes, était toujours accessible ce jeudi.

Une diffusion sur un réseau social, accessible même aux mineurs

Ce même jour, le président a de nouveau tweeté sur le sujet, demandant : « Qu’est-ce que c’est, un "golden shower" ? », expression qui en anglais désigne l’acte sexuel consistant à uriner sur son partenaire.

Certains détracteurs du chef de l’Etat critiquent notamment le fait qu’il ait mis en relief une scène isolée pour dénigrer le carnaval, qui est l’occasion d’une gigantesque fête populaire dans toutes les villes du Brésil. D’autres lui reprochent une posture considérée comme indigne de ses fonctions, pour avoir diffusé cette vidéo obscène sur un réseau social, la rendant visible par le plus grand nombre, y compris des mineurs.

Une vidéo diffusée depuis « le compte personnel » du président

Dans un communiqué publié mercredi soir, la présidence rappelle que cette publication a été faite depuis « le compte personnel » du président et qu’elle ne visait pas à « critiquer le carnaval de manière générale mais à montrer la distorsion » entre cette vidéo et l’esprit « du Roi Momo », monarque obèse et jovial qui symbolise « le ton détendu, ironique, la critique salutaire et la créativité de notre grande et démocratique fête populaire ».

Au départ, cette vidéo était en accès libre, mais son accès a été restreint quelques heures plus tard. Jair Bolsonaro, qui s’est fait élire notamment avec l’appui des églises néo-pentecôtistes, a été fortement critiqué tout au long du carnaval, y compris au cours de certains défilés des prestigieuses écoles de samba au sambodrome de Rio de Janeiro.