Affaire Harvey Weinstein: Des étudiants de Havard réclament la tête du professeur qui défend le producteur
MOBILISATION•Plusieurs étudiants de l’université américaine ont lancé une pétition contre le professeur de droit Ronald Sullivan, qui a accepté de défendre Harvey Weinstein20 Minutes avec agence
Ronald S. Sullivan Jr, avocat et professeur de droit à l’université de Harvard, a accepté de défendre Harvey Weinstein, le célèbre producteur inculpé pour agressions sexuelles. Un choix qui lui vaut d’être la cible de violentes critiques de la part de certains étudiants de la prestigieuse université américaine, rapporte le New York Times.
Depuis quelques semaines, plusieurs étudiants réclament que Ronald Sullivan soit démis de ses fonctions de doyen de la Winthrop House, l’une des 12 résidences de l’établissement. La pétition lancée à cet effet sur le site Change.org a recueilli à ce jour près de 300 signatures.
Représenter Harvey Weinstein est à la fois « perturbant et traumatisant »
Pour l’étudiante à l’origine de cette initiative, le fait que Ronald Sullivan accepte de représenter Harvey Weinstein est à la fois « perturbant et traumatisant ». Selon une association d’étudiantes, cela risque même de « renforcer la culture du viol » sur le campus.
Signe de la colère qui règne au sein de l’établissement, plusieurs graffitis hostiles à l’avocat ont été inscrits sur les murs. Des tracts et des journaux appelant à la démission du professeur ont également été distribués.
« Les avocats ne sont pas des extensions de leurs clients »
Face à la polémique, le principal intéressé s’est défendu dans un mail, en réaffirmant que toute personne avait le droit à un procès juste. « Les avocats ne sont pas des extensions de leurs clients, a rappelé Ronald Sullivan cité par le New York Times. Les avocats réalisent un travail de droit, pas un travail idéologique. Lorsque je suis avocat et que je représente un client, même un client vilipendé publiquement, cela ne veut pas dire que je soutiens ce qu’il a fait. »
Ronald Sullivan a reçu le soutien de nombreux collègues de l’université. Pour tenter d’apaiser les tensions, une référente a été désignée au sein de l’université pour toutes les questions relatives au harcèlement sexuel.