Argentine: Une fillette de 11 ans violée subit une césarienne, le débat autour de l'avortement relancé
DROITS DES FEMMES•Les médecins ont finalement estimé que mener la grossesse à son terme était trop dangereux pour la fillette20 Minutes avec agences
Une fillette de 11 ans a subi une césarienne après avoir été violée par le mari de sa grand-mère en Argentine. Le scandale a relancé le débat sur l’avortement, dans un pays où l’accès à ce droit est très restreint.
« Je veux que vous m’enleviez ce que le vieux m’a mis dans le ventre », avait réclamé la fillette dans sa plainte. L’enfant et sa mère avaient formulé une demande d’avortement auprès de la justice. Mais la procédure a tardé sept semaines, des médecins invoquant l’objection de conscience.
Trop risqué pour une grossesse complète
A 23 semaines de grossesse, les médecins ont jugé la petite fille en danger et ont décidé de pratiquer une césarienne. « Par voie basse, ce n’était pas possible », explique la gynécologue Cecila Ousset, qui a participé à l’intervention. « Son corps n’est pas suffisamment développé pour [supporter] une grossesse de 23 semaines, et s’il l’avait été, les conditions psychologiques n’étaient pas réunies, du fait des nombreux abus qu’elle a subis. »
« La volonté de l’enfant aurait dû être prise en compte », a regretté l’avocate de la famille. « Il y avait deux raisons [pour autoriser] l’avortement. » La législation argentine prévoit en effet d’autoriser une IVG dans des circonstances extraordinaires de viol, ou de péril pour la mère.
L’avortement toujours en débat
Le fœtus de cinq mois a été extrait vivant, mais ses chances de survie sont quasi-nulles selon les médecins. « L’Etat est responsable de la torture de Lucia », a dénoncé l’organisation féministe #NiUnaMenos, qui milite pour le droit à l’avortement. Le gouvernement de la province où se sont déroulés les faits s’est justifié en disant avoir mis en œuvre « les procédures nécessaires pour sauver les deux vies ».
En 2018, un projet de loi octroyant le droit à l’avortement jusqu’à la 14e semaine a été adopté à la chambre des députés. Mais il a été rejeté par le Sénat, sous la pression de l’Eglise. Au pays du pape François, la population reste très divisée sur la question de l’avortement.