CROIXAux Etats-Unis, une croix chrétienne sème la discorde

Aux Etats-Unis, une croix chrétienne géante sème la discorde

CROIXL'affaire remonte même jusqu'à la Cour suprême, qui écoutera les arguments de chaque camp ce mercredi
Jean-Loup Delmas

J.-L.D.

A Bladensburg, près de Washington (aux Etats-Unis s’il est besoin de le préciser), c’est la croix de la discorde. Ce monument immense de 12 mètres de haut est à l’origine d’une grosse polémique autour de son financement. Situé sur un carrefour très fréquenté en plein milieu de l’espace public, son entretien est assuré par des fonds publics également. Cela n’aura cependant échappé à personne, « la croix de la Paix », érigée en 1925 à la mémoire de 49 soldats tombés lors de la Première guerre mondiale, fait quand même pas mal référence au christianisme.

Or, pour l’Association humaniste américaine (AHA), elle n’honore pas de fait « tous les anciens combattants mais seulement les chrétiens » et viole donc la Constitution qui interdit à l’Etat de privilégier une religion à une autre. L’AHA a donc déposé un recours contre cette croix.

Le jugement de la Cour suprême demandé

Le premier tribunal saisi de l’affaire avait balayé le recours de l’association, mais une cour d’appel a au contraire ordonné en décembre 2016 que la croix soit démolie, transformée ou déplacée. « Sa forme agrandit la croix latine de manière à faire penser à tout observateur raisonnable que ceux qui l’ont commandée placent le christianisme au-dessus des autres confessions », ont justifié les magistrats.

La Légion américaine, association d’anciens combattants, et les parcs nationaux du Maryland ont alors introduit un recours devant la Cour suprême et ont reçu le soutien du gouvernement de Donald Trump. Rendez-vous est donc pris à la Cour ce mercredi où chaque camp présentera ses arguments. La Cour devra ensuite décider si le monument viole le premier amendement de la Constitution qui interdit toute loi « ayant pour objet l’établissement d’une religion ». S’il ne fait aucun doute que cette clause interdit à l’Etat de financer une institution religieuse par exemple, sa signification reste nébuleuse sur de nombreux points.