Les origines de la crise en Géorgie
DECRYPTAGE•Le point sur la situation dans cette région du Caucase...Sylvain Mouillard
Alors que les relations entre la Géorgie et la Russie restent tendues malgré l’arrêt des combats, 20minutes.fr fait le point sur les origines de la crise.
Géorgie, Ossétie du Sud, Abkhazie… Quels statuts?
Intégrée à l’URSS depuis 1921, la Géorgie obtient son indépendance en 1991. Le pays mène depuis une politique d’ouverture vers l’Occident. Son objectif est d’être intégré à l’Otan, l’organisation politico-militaire emblématique de la guerre froide.
La Géorgie compte deux provinces autonomes, l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie. La première a déclaré son indépendance en 1990, la seconde en 1992. Cette indépendance n’est pas reconnue par la communauté internationale.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2004, le président géorgien Mikheil Saakachvili tente d’obtenir la réintégration de ces provinces sécessionnistes dans le giron géorgien.
Quel est le rôle de la Russie dans la région?
Il est assurément déstabilisateur. La Russie cherche à conserver son influence dans le Caucase, et veut éviter à tout prix l’intégration de la Géorgie dans l’Otan.
La Russie n’est pas prête à reconnaître l’indépendance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud, mais elle a tout intérêt à entretenir l’agitation dans la région en mettant des bâtons dans les roues des autorités géorgiennes.
Ainsi, depuis 2000, Moscou distribue des passeports russes aux habitants d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie. Des Russes ont également été nommés aux postes clés des gouvernements séparatistes.
Pourquoi la situation a-t-elle dégénéré en Ossétie du Sud?
Depuis 2004, les liens entre Géorgiens et Ossètes se sont distendus. Les fusillades nocturnes étaient régulières. C’est pour mettre fin aux «provocations des séparatistes ossètes» que Saakachvili lance une opération militaire contre l’Ossétie du Sud le 8 août dernier. La réponse de Moscou est immédiate et violente. Les troupes russes entrent même en territoire géorgien.
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Un plan de paix est signé le 16 août. Il prévoit que les troupes russes retournent à leurs positions antérieures au conflit. Mais Moscou fait traîner le retrait de ses troupes, et compte bien faire valoir son droit à conserver des forces de maintien de la paix en Ossétie du Sud. Une manière de maintenir la pression sur Tbilissi. Malgré tout, jeudi soir, le ministre russe de la Défense, Anatoli Serdioukov, cité par l'agence Interfax, a déclaré que le retrait de toutes les forces russes de Géorgie sera achevé vendredi, le 22 août.