THAILANDELe CIO soutient un footballeur détenu depuis novembre en Thaïlande

Thaïlande: Soutien du CIO à un footballeur bahreïni détenu depuis novembre

THAILANDEHakeem Al-Araibi, qui a le statut de réfugié politique en Australie, est accusé d'avoir participé aux manifestations en marge du «Printemps arabe» au Bahreïn...
M.C. avec AFP

M.C. avec AFP

Les soutiens se multiplient en faveur d'Hakeem Al-Araibi, un ancien footballeur de l'équipe nationale de Bahreïn détenu en Thaïlande depuis le 27 novembre pour son rôle présumé dans les manifestations en marge du «Printemps arabe» de son pays. Samedi, c'est le Comité international olympique (CIO) a apporté à son tour samedi son soutien au sportif bahreïni, qui a le statut de réfugié politique en Australie.

Hakeem Al-Araibi a été arrêté le 27 novembre par les services d'immigration thaïlandais alors qu'il venait d'arriver à Bangkok pour des vacances avec son épouse. Il a été condamné par contumace à dix ans de prison par la justice de Bahreïn sous l'accusation d'avoir endommagé un poste de police en 2012. Mais il affirme qu'il était à l'étranger pour jouer un match au moment où le délit présumé a été commis.

«Valeurs humaines et humanitaires de base»

Le gouvernement australien, la Fifa ainsi que plusieurs organismes de défense des droits de l'homme s'étaient déjà dit préoccupés par cette situation et avaient demandé le retour en Australie d'Hakeem Ali Al-Araibi, 25 ans, un semi-professionnel dans un club de Melbourne et ancien joueur de la sélection nationale de Bahreïn, pays qui demande son extradition.

«Le CIO soutient M. Al-Araibi et la position de la Fifa dans ce dossier», affirme l'instance, précisant que son membre basé en Thaïlande avait demandé au gouvernement thaïlandais de «trouver une solution basée sur des "valeurs humaines et humanitaires de base"». Le président du CIO, Thomas Bach, a «discuté personnellement de cette situation préoccupante avec le Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, M. Filippo Grandi», ajoute le communiqué.

Liens entre le président bahreïni de l'AFC et la répression du «Printemps arabe»

Dans le même temps, aux Emirats arabes unis où a lieu la Coupe d'Asie, une organisation, le Réseau pour les droits des réfugiés d'Asie et du Pacifique (APRRN), a dénoncé l'absence de communication de la Confédération asiatique (AFC) sur le dossier. Elle a pointé les liens présumés du président bahreïni de l'AFC, cheikh Salman ben Ibrahim Al-Khalifa, avec la répression du «Printemps arabe» dans son pays lorsqu'il dirigeait la Fédération nationale de Bahreïn, que le dirigeant a toujours niés. Hakeem Al-Araibi avait déjà critiqué cheikh Salman.

«Il y a de toute évidence une directive qui vient des plus hauts niveaux de l'AFC disant que le dossier est hors sujet et ne doit pas être discuté publiquement», s'est lamenté auprès de l'AFP Evan Jones, membre de l'APRRN, alors qu'un modérateur de l'AFC avait évacué jeudi une question concernant l'affaire lors d'une conférence de presse de la sélection australienne.

Samedi, l'AFC a finalement réagi, indiquant «continuer de travailler avec la Fifa (...) pour trouver une solution», tout en précisant que ce dossier était géré par un vice-président et non cheikh Salman, pour éviter toute «accusation de conflit d'intérêt».