CRISEJuan Guaido refuse la proposition de dialogue du président vénézuélien

VIDEO. Venezuela: Maduro veut rencontrer son opposant, Guaido refuse un «faux dialogue»

CRISEJuan Guaido s’est autoproclamé président du Venezuela, après la tenue de manifestations d’ampleur pour réclamer la destitution du président Nicolas Maduro…
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Au Venezuela, celui qui est encore le chef de l’État, Nicolas Maduro, s’est dit prêt ce vendredi à rencontrer le « président » autoproclamé Juan Guaido. Une offre rejetée net par l’opposant, qui a appelé les Vénézuéliens à poursuivre la mobilisation dans la rue pour réclamer le départ du dirigeant socialiste.

Pour sa première apparition publique depuis son autoproclamation comme « président en exercice », le jeune chef du Parlement a maintenu la pression contre le régime, appelant à une nouvelle « grande mobilisation » des opposants la semaine prochaine. « Ce qui croient que nous nous sommes dégonflés vont être frustrés, car il y a des gens dans la rue pour un moment, jusqu’à ce que cesse l’usurpation et qu’il y ait un gouvernement de transition et des élections libres », a déclaré Juan Guaido devant des centaines de partisans sur une place de Chacao, un quartier de l’est de Caracas.

Guaido caché dans un endroit tenu secret

La date exacte du rassemblement devrait être connue dimanche. Au même moment, le président en place, Nicolas Maduro, s’est dit prêt, en conférence de presse, à rencontrer l’opposant de 35 ans pour engager un « dialogue national ». « Personnellement, si je dois aller voir ce garçon (…) j’y vais », a-t-il lancé. Une proposition sèchement rejetée par Juan Guaido. Ce dernier a affirmé qu’il ne participerait à aucun « faux dialogue » avec le gouvernement. « La répression, quand elle ne donne pas de résultat, se transforme en un faux dialogue », a déclaré l’opposant, qui a passé les deux derniers jours dans un endroit tenu secret à Caracas.

Peu avant, le Mexique, un des rares pays d’Amérique latine n’ayant pas reconnu Juan Guaido, a proposé d’accueillir les deux protagonistes de la crise pour entamer des discussions. « Si les parties le demandent, nous sommes les mieux placés pour les aider afin qu’il y ait un dialogue », a déclaré le président de gauche Andrés Manuel Lopez Obrador.

Une atmosphère de plus en plus « inflammable »

Mercredi, des dizaines de milliers d’opposants étaient descendus dans la rue pour réclamer la mise en place d’un gouvernement de transition et l’organisation d’élections libres. Ces mouvements de protestation contre le régime ont fait 26 morts en quatre jours, selon l’ONG Observatorio Venezolano de Conflictividad Social.

Et plus de 350 personnes ont été arrêtées cette semaine lors de ces manifestations, « dont 320 pour la seule journée du 23 janvier », a précisé la Haut-commissaire aux droits de l’homme de l’Onu, Michelle Bachelet, qui a réclamé des « discussions immédiates pour désamorcer une atmosphère de plus en plus inflammable ». L’aggravation de la crise intervient en pleine débâcle économique dans ce pays pétrolier, jadis prospère et désormais frappé par d’importantes pénuries de nourriture et de médicaments, et soumis à une hyperinflation qui devrait atteindre 10.000.000 % en 2019.