Brexit: Au Royaume-Uni, la motion de censure contre Theresa May est rejetée
VOTE•Les députés sont 325 à avoir exprimé leur confiance dans le gouvernement conservateur, alors que 306 ont voté pour sa censure...20 Minutes avec AFP
Leur avenir politique s’est joué à 19 petites voix. Le gouvernement de Theresa May a survécu de justesse ce mercredi à une motion de censure déposée par l'opposition travailliste, au lendemain du rejet massif par les députés de l’accord de sortie de l’Union européenne négocié avec Bruxelles.
Les députés sont 325 à avoir exprimé leur confiance dans le gouvernement conservateur, derrière lequel la majorité avait resserré les rangs malgré ses divisions internes sur le Brexit, alors que 306 ont voté pour sa censure.
Rencontres en face-à-face
Dans la foulée, Theresa May a annoncé qu’elle allait rencontrer dès ce soir les dirigeants de l’opposition pour parler du Brexit. « Je voudrais inviter les dirigeants des partis représentés au parlement à me rencontrer individuellement et je souhaite lancer ces rencontres dès ce soir », a-t-elle dit devant les députés, au lendemain du rejet massif de son plan de retrait de l’UE.
Plus tôt dans la journée, le chef du Labour, principal parti d’opposition, avait regretté qu’il n’y ait eu aucune « offre de discussions multipartites ». « Ce n’est pas ça tendre la main, (…) ce n’est pas reconnaître l’ampleur de la défaite qu’ils ont subi la nuit dernière », avait fustigé Jeremy Corbyn. La centaine de députés du propre camp conservateur de Theresa May qui avaient voté contre l'accord de Brexit mardi, contribuant à son humiliante défaite, ont cette fois serré les rangs derrière leur cheffe. Et son allié, le petit parti unioniste nord-irlandais DUP (dix députés), qui lui assure la majorité absolue au Parlement, ne l’a pas lâchée. Mais elle doit maintenant « tirer les leçons » du rejet de son texte au Parlement, a prévenu le député du DUP Nigel Dodds.
Revenir sur ses « lignes rouges »
Face à une situation qui semble inextricable, Theresa May a jusqu'à lundi pour proposer un plan B. Elle pourrait tenter de retourner négocier avec les dirigeants de l’UE, mais ceux-ci ont jusqu’à présent répété que l’accord conclu en novembre après 17 mois de difficiles négociations était le seul sur la table.
Pour progresser dans les discussions, Theresa May pourrait être contrainte de revenir sur les « lignes rouges » qu’elle a elle-même tracées. Elle avait notamment exclu de respecter les conditions d’accès au marché unique européen, qui incluent notamment la libre circulation des personnes, et elle avait exigé de retrouver une liberté commerciale totale. Elle pourrait aussi demander un report de la date de sortie du Royaume-Uni de l’UE, fixée au 29 mars 2019, ce qu’elle a exclu jusqu’ici.
« Jamais le risque d’un no deal n’a paru aussi élevé », a averti le négociateur en chef des Européens, Michel Barnier, qui a annoncé une intensification des préparatifs face à « cette éventualité ».