Affaire Carlos Ghosn: Carole Ghosn écrit à Human Rights Watch pour dénoncer les conditions de détention de son mari
JAPON•Elle se plaint des « rudes » conditions de détention de son mari, inculpé au Japon pour abus de confiance et minoration de déclarations de revenus…20 Minutes avec AFP
Elle dénonce le « système draconien de détention et d’interrogatoire » japonais. Carole Ghosn, la femme de Carlos Ghosn, a écrit une lettre à l’ONG de défense des droits de l'homme Human Rights Watch, dans laquelle elle se plaint des « rudes » conditions de détention du patron de Renault, inculpé au Japon pour abus de confiance et minoration de déclarations de revenus aux autorités boursières sur huit années, et qui clame son innocence.
Dans ce courrier de neuf pages que l’AFP a pu consulter dimanche, Carole Ghosn déplore le fait que son mari soit détenu, depuis son arrestation le 19 novembre, dans une cellule éclairée nuit et jour, et qu’il n’ait pas accès à son traitement médical quotidien. « Pendant des heures chaque jour, les inspecteurs l’interrogent, l’intimident, le sermonnent et l’admonestent, dans l’intention de lui extirper une confession », écrit-elle.
Carlos Ghosn « ne s’est jamais plaint » auprès de son avocat
Dans sa lettre, la femme de l’homme d’affaires de 64 ans affirme en outre que les enquêteurs ont mis la pression sur son mari pour qu’il signe des documents en japonais, une langue qu’il ne maîtrise pas, et dont seule une traduction orale lui a été faite, sans la présence de son avocat. « J’exhorte Human Rights Watch à mettre son cas en lumière (…), à pousser le gouvernement à réformer son système draconien de détention et d’interrogatoire », a demandé Carole Ghosn.
Les conditions de détention de l’ex-patron des constructeurs automobiles japonais Nissan et Mitsubishi Motors ont suscité des critiques. Il n’a eu le droit jusqu’à présent de recevoir que ses conseils et des représentants des pays dont il détient un passeport (Brésil, France et Liban). Mais une décision de justice la semaine dernière l’a autorisé à recevoir dorénavant des visites de famille.
L’avocat principal de Carlos Ghosn, Motonari Otsuru, a nié la semaine dernière que son client ait été contraint de signer des documents écrits en japonais. « M. Ghosn ne nous a pas dit une seule fois avoir dû signer quoi que ce soit dans une langue qu’il ne comprend pas », avait-il dit à des journalistes. Il avait aussi précisé que son client avait été transféré dans une cellule plus spacieuse, munie d’un lit à l’occidentale, et assuré que Carlos Ghosn ne s’était jamais plaint auprès de lui de ses conditions de détention.