Colombie: En 2018, un défenseur des droits humains a été tué toutes les 48 heures
ASSASSINATS•Au total, 172 homicides de leaders communautaires et de défenseurs des droits humains ont été recensés en 2018, soit 46 de plus que l’année précédente…20 Minutes avec agences
La hausse est de 36,5 % par rapport à 2017. En Colombie, un défenseur des droits ou un leader communautaire a été assassiné toutes les 48 heures l’an dernier, selon le bureau du Défenseur du Peuple.
« En 2018, il y a eu 172 homicides de leaders communautaires et de défenseurs des droits humains », soit 46 de plus que l’année précédente, a indiqué ce jeudi cette entité publique de protection des droits dans un communiqué, précisant qu’il s’agissait de 158 hommes et 14 femmes.
Sept militants déjà tués en 2019
Depuis 2016, le bureau du Défenseur du Peuple a enregistré 431 assassinats de militants, en majorité des indigènes, des paysans et des personnes noires. Cette année, sept personnes ont déjà été tuées entre le 1er et le 8 janvier, selon la même source.
Le Défenseur du Peuple, Carlos Alfonso Negret, a exprimé sa « préoccupation » face aux risques encourus par les militants et déploré ces crimes « commis sous les yeux des autorités ». De son côté, le gouvernement du président de droite Ivan Duque a admis l’augmentation de ces assassinats et s’est engagé à prendre des mesures.
L’expansion de l’Armée de libération nationale
Ces homicides sont pour la plupart attribués aux tensions créées par l’expansion géographique de l’Armée de libération nationale (ELN), dernière guérilla active du pays. Elle est composée des dissidents de l’ex-rébellion Farc qui ont rejeté l’accord de paix de 2016, et des gangs formés d’ex-paramilitaires démobilisés en 2006.
Les départements les plus affectés ont été le Cauca (sud-ouest), Antioquia (nord-ouest) et Norte de Santander (nord-est), qui comptent d’importantes narco-cultures, comme la coca et la marijuana, ainsi que des mines clandestines et de la contrebande.