Venezuela: Le Parlement déclare illégitime le nouveau mandat de Maduro
POLITIQUE•Le nouveau mandat de Nicolas Maduro doit débuter le 10 janvier...20 Minutes avec AFP
Le Parlement vénézuélien, contrôlé par l’opposition, a déclaré samedi illégitime le nouveau mandat du président Nicolas Maduro qui doit débuter le 10 janvier, promettant d’encourager un « gouvernement de transition » et des « élections libres ». Nicolas Maduro, 56 ans, a été réélu le 20 mai pour un nouveau mandat de six ans à l’issue d’une élection contestée. Les principaux partis d’opposition avaient boycotté le scrutin marqué par une forte abstention.
« Nous réaffirmons le caractère illégitime de Nicolas Maduro (…). A partir du 10 janvier il usurpera la Présidence et cette Assemblée nationale est en conséquence la seule représentation légitime du peuple », a déclaré le nouveau président de l’Assemblée, Juan Guaido. Il s’est également engagé à « mettre en place les conditions nécessaires à un gouvernement de transition et à convoquer des élections libres ».
Un vote à portée symbolique
Le responsable parlementaire a appelé les forces armées à soutenir les efforts pour « restaurer la démocratie » au Venezuela, en proie à l’une des pires crises économiques de son histoire. Le vote du Parlement n’a toutefois qu’une portée symbolique car depuis début 2016, la Cour suprême, réputée proche de l’exécutif, a déclaré nulles toutes les décisions adoptées par le Parlement.
L’assemblée parlementaire vénézuélienne avait échoué, en janvier 2017, à obtenir le départ anticipé du chef de l’Etat socialiste pour « manquement aux devoirs » de sa fonction.
« Rien ne sortira de l’assemblée qui puisse avoir le moindre impact », a estimé Peter Hakim, du centre d’analyses du Dialogue Interaméricain (IAD), assurant qu’elle avait été « dépouillée de son pouvoir et de son autorité ».
Juan Guaido a néanmoins déclaré que l’opposition prévoyait d’autres actions pour forcer Nicolas Maduro à quitter le pouvoir.
« Unique institution légitime »
Le vote du parlement est intervenu au lendemain d’une décision dans le même sens des pays du Groupe de Lima, à l’exception du Mexique, qui avaient indiqué vendredi qu’ils ne reconnaîtraient pas le deuxième mandat du président vénézuélien.
A l’issue d’une réunion, 12 pays d’Amérique latine et le Canada avaient ainsi signé une déclaration destinée à coordonner des mesures à l’encontre du pouvoir de Caracas. Seul le Mexique, dirigé par le président de gauche Andrés Manuel Lopez Obrador, n’a pas signé.
Le porte-parole du département d’Etat américain, Robert Palladino, a exprimé samedi son « soutien » au parlement, le qualifiant de dernière et « unique institution légitime et élue démocratiquement » au Venezuela.
De son côté, Nicolas Maduro, au pouvoir depuis 2013, accuse la Maison Blanche de vouloir le renverser avec l’aide des gouvernements colombien et brésilien.