POLITIQUEA trois jours des élections en RDC, Kinshasa invite l'UE à quitter le pays

RDC: A trois jours des élections, Kinshasa invite Bruxelles à quitter le pays

POLITIQUEIl s’agit d’une mesure de rétorsion de la RDC après le prolongement des sanctions européennes qui visent 14 officiels congolais...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

A trois jours des élections prévues dimanche en République démocratique du Congo, Kinshasa a demandé le départ du représentant de l' Union européenne. Face à des diplomates occidentaux, le chef de la diplomatie congolaise Léonard She Okitundu a « invité instamment » Bruxelles à rappeler « dans les 48 heures son chef de mission en République démocratique du Congo ».

Il s’agit d’une mesure de rétorsion de la RDC après le prolongement des sanctions européennes qui visent 14 officiels congolais, dont le candidat du pouvoir à l’élection présidentielle, Emmanuel Ramazani Shadary.

Une décision que l’Union européenne « déplore » et « juge totalement injustifiée », selon un porte-parole de l’UE à Bruxelles. « A la veille d’élections très difficiles en RDC, une telle décision ne peut être considérée que comme contre-productive », a-t-il dit.

L’opposition appelle à la grève générale après le report partiel du scrutin

En politique intérieure, la coalition autour du candidat d’opposition Martin Fayulu a appelé à une journée « ville morte » dans toute la RDC pour protester contre le report partiel des élections qui concerne plus d’un million d’électeurs sur 40.

La Commission électorale nationale indépendante (Céni) « vient de dépasser une ligne rouge », déclare la coalition « Lamuka » (« réveille-toi » en lingala) soutenue par deux poids lourds de l’opposition au président Joseph Kabila, Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba. Pas question pour autant de boycott, a précisé son directeur de campagne, Pierre Lumbi.

La majorité prône la « sérénité »

L’autre pilier de l’opposition, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), et son candidat Félix Tshisekedi, « condamnent » le report mais avaient indiqué dès mercredi qu’ils iraient aux élections.

De son côté, la Majorité présidentielle (MP) du président Kabila a lancé un appel à la « sérénité » en affirmant comprendre la décision de la Céni. Les élections présidentielle, législatives et provinciales prévues dimanche doivent entre autres désigner le successeur du président Kabila qui ne peut pas se représenter d’après la Constitution.

Ces élections ont été trois fois reportées depuis la fin du deuxième et dernier mandat constitutionnel du président Kabila : de décembre 2016 à décembre 2017, de décembre 2017 au 23 décembre 2018, puis du 23 au 30 décembre 2018.

Le président Kabila a désigné un « dauphin », son ex-ministre de l’Intérieur sous sanctions de l’Union européenne Emmanuel Ramazani Shadary. Des violences ont émaillé la campagne, avec une dizaine de morts selon plusieurs sources, ce que nie le pouvoir.