Etats-Unis: Washington promet de mesures après la mort de deux enfants migrants
RETENTION•Ces deux décès interrogent sur les conditions de détention des immigrés clandestins alors que Donald Trump a fait de la lutte contre l’immigration illégale son cheval de bataille…20 Minutes avec AFP
Après la mort de deux enfants migrants, en deux semaines seulement, les autorités américaines se sont engagées, ce mercredi, à prendre de nouvelles mesures sanitaires dans leurs centres de rétention, surchargés par l’afflux de familles.
Un petit Guatémaltèque de 8 ans est mort dans la nuit de lundi à mardi, à peine plus de deux semaines après le décès d'une fillette guatémaltèque de 7 ans à El Paso, au Texas, également détenue par les autorités américaines. Ces deux décès ont provoqué indignation et émotion aux Etats-Unis.
Le Guatemala exige une enquête des autorités américaines
Le garçonnet, Felipe Gomez, avait été interpellé avec son père le 18 décembre près d’El Paso, au Texas, en traversant clandestinement la frontière mexicaine. Transféré dans trois centres de détention différents en quelques jours, le petit garçon « toussait » au matin du 24 décembre, a précisé le service de contrôle aux frontières (CBP) dans son communiqué. Emmené dans un hôpital au Nouveau-Mexique, l’équipe médicale a d’abord diagnostiqué un « simple rhume » avant de constater une poussée de fièvre. Il est finalement sorti, avec une prescription médicamenteuse.
Mais dans la soirée, saisi à nouveau de nausée et vomissements, les agents du CBP l’ont conduit à l’hôpital. Le petit garçon y est mort peu avant minuit le 24 décembre. Les causes exactes de son décès n’ont pas été établies mais les autorités ont promis un « examen indépendant et approfondi des circonstances » de ce drame. Prévenu, le Guatemala, pays d’origine de l’enfant, a demandé «aux autorités américaines une enquête transparente et sérieuse sur cette affaire».
Des structures désuètes
Ce deuxième décès d’un enfant interroge sur les conditions de détention des immigrés clandestins alors que Donald Trump a fait de la lutte contre l’immigration illégale son cheval de bataille. Les autorités ont reconnu être démunies face à l’arrivée de milliers de migrants dans des structures inadaptées. « Le phénomène auquel nous assistons aujourd’hui est relativement nouveau avec une population de migrants composée à 60 % d’enfants et de familles. Et notre système n’a pas été conçu pour y faire face », ont indiqué à la presse des responsables du ministère de la Sécurité Intérieure.
« Nous avons besoin de l’aide du Congrès. Nous avons besoin de financement pour les soins médicaux et de santé mentale pour les enfants dans nos structures », a déclaré mercredi sur la chaîne CBS Kevin McAleenan, l’un des principaux responsables du CBP. Le nombre d’enfants migrants sous la responsabilité de son service pourrait prochainement dépasser la barre des 25.000, a-t-il ajouté. Critiquées, les autorités ont également promis la mise en place pour « tous les enfants » détenus à la frontière d’un « examen médical approfondi ».
« Mépris de la vie humaine »
Ce drame intervient au moment où les démocrates et le président républicain croisent le fer sur la construction d’un mur à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. Le financement de cet édifice, que les démocrates du Congrès refusent de voter, a provoqué un blocage budgétaire. Depuis samedi, une partie des administrations fédérales ne sont pas financées et ont dû suspendre une partie de leurs missions. Après l’annonce du décès du garçonnet, plusieurs élus démocrates ont dénoncé la politique migratoire de l’hôte de la Maison Blanche.
« L’administration Trump doit rendre des comptes pour la mort de cet enfant et pour toutes les vies qu’elle a mises en danger avec son chaos volontaire et son mépris de la vie humaine », a estimé Martin Heinrich, sénateur démocrate du Nouveau-Mexique. Outre le projet de mur, le gouvernement américain cherche à dissuader les candidats à l’émigration.