La société brésilienne Transpetro a annoncé, ce lundi, qu’une tentative de vol dans un oléoduc avait entraîné la dispersion de 60 000 litres de pétrole dans la nature.

Filiale de la compagnie pétrolière publique Petrobras, l’entreprise a indiqué dans un communiqué avoir été « victime d’actes criminels de vol de pétrole et de dérivés ». Elle a précisé que le matériel avait depuis été réparé.

Une baie symbole de la pollution au Brésil

Selon Transpetro, la fuite aurait débuté samedi, au niveau de l’embouchure de la rivière Estrela, qui se jette dans la baie de Guanabara, en partie enclavée dans la ville de Rio, causant d’importants dégâts pour la faune et la flore. Cette baie, qui s’étend sur environ 400 km², est déjà l’un des symboles de la pollution au Brésil. Une large partie des eaux usées de Rio s’y déversent et elle a déjà été touchée par trois marées noires importantes.

La dernière était survenue en 2000, quand 1,3 million de litres de pétrole s’étaient échappés d’un oléoduc sous-marin. Les autorités brésiliennes avaient promis que Guanabara serait dépolluée à l'occasion des Jeux Olympiques de Rio mais n’étaient pas parvenues à respecter leur engagement.

Un biologiste met en cause l’entreprise

Concernant la fuite de ce week-end, Transpetro a affirmé que 75 % de l’hydrocarbure déversé avait été récupéré par une équipe de 400 personnes mobilisée à cet effet. Cependant, selon le biologiste Mauro Moscatelli, qui a survolé la zone dimanche et se bat depuis de nombreuses années pour la préservation de la baie de Guanabara, les dégâts pourraient être « très sérieux ».

« Le gros problème, c’est quand le pétrole atteint les mangroves (végétation tropicale typique des côtes brésiliennes), qui sont très importantes pour la biodiversité, a-t-il confié. Nous saurons dans les prochaines semaines l’étendue des dégâts pour les arbres et la faune, notamment les crustacés qui sont en pleine saison de reproduction ».

Mauro Moscatelli a également dénoncé la lenteur de la réaction de l’entreprise alors que, selon ses déclarations, des habitants avaient évoqué la fuite dès vendredi.