Grèce: Polémique après la condamnation à dix ans de prison d'une femme de ménage pour falsification de certificat d'étude
INDIGNATION•Pour pouvoir être embauchée dans une école publique, cette femme de ménage avait menti sur le nombre d’années qu’elle avait passées à l’école primaire…20 Minutes avec agence
Une Grecque de 53 ans a été condamnée à dix ans de prison pour avoir falsifié son nombre d’années d’école primaire, rapporte Slate.
Cette femme de ménage était employée depuis 18 ans dans une école maternelle de Volos, au centre du pays. En 2014, un rapport avait révélé qu’elle avait falsifié un certificat attestant qu’elle avait achevé les six années d’enseignement primaire obligatoires. En réalité, elle n’en avait fait que cinq, ce qui l’empêchait de postuler à un emploi dans le public.
La peine doit être réexaminée
Poursuivie pour fraude, la quinquagénaire a été condamnée en 2016 à quinze ans de prison. Sa peine a été réduite à dix ans en novembre 2018 et doit être réexaminée d’ici la fin du mois par le procureur de la Cour suprême grecque. L’affaire a suscité un tollé sur les réseaux sociaux dans le pays. Une pétition en ligne a récolté plus de 43.000 signatures pour la libération de la condamnée.
« Elle n’a pas volé », s’insurge le syndicat des travailleurs de nettoyage de la région. « Elle n’a pas détourné de l’argent de l’État ! Elle a travaillé pour ça ! Pour répondre aux besoins de sa famille. » Le syndicat rappelle qu’elle avait dû chercher du travail à la place de son mari devenu infirme.
Des dizaines d’affaires similaires
« Cette décision n’est pas simplement inhumaine, a de son côté déclaré la Ligue hellénique des droits de l’Homme, citée par le New York Times. C’est un autre signe très révélateur des maux permanents dans notre système de justice. »
Selon le parti Syriza dirigé par le Premier ministre Alexis Tsipras, cette condamnation « porte atteinte au sens de la justice commune et ébranle la confiance des citoyens dans le système judiciaire ». Le procureur de la Cour suprême doit réexaminer plusieurs dizaines d’affaires similaires de faux certificats ayant abouti à des condamnations.