L'action Nissan chute, le parquet de Tokyo confirme la garde à vue de Ghosn

Arrestation de Carlos Ghosn: L'action Nissan chute, le parquet de Tokyo confirme la garde à vue

JAPONLe PDG de l’alliance automobile Renault-Nissan-Mitsubishi Motors est soupçonné de n'avoir déclaré aux autorités fiscales que la moitié des 10 milliards de yens gagnés entre juin 2011 et juin 2015...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le parquet de Tokyo a confirmé mardi la garde à vue de Carlos Ghosn, PDG de l’alliance automobile Renault-Nissan-Mitsubishi Motors, pour des soupçons de dissimulation de revenus. L’action de Nissan a par ailleurs plongé de plus de 6 % mardi matin à la Bourse de Tokyo, au lendemain de l’arrestation choc du dirigeant de son conseil d’administration.

Selon un communiqué, le dirigeant âgé de 64 ans « a conspiré pour minimiser sa rétribution à cinq reprises entre juin 2011 et juin 2015 ». La somme de 4,9 milliards de yens (environ 37 millions d’euros au cours actuel) a été déclarée aux autorités fiscales alors que Carlos Ghosn a gagné près de 10 milliards de yens sur la période, a expliqué le parquet. Le puissant patron d’industrie a été arrêté lundi après des mois d’enquête interne menée par Nissan, qui a transmis les résultats au parquet.

Le gouvernement japonais juge « la situation extrêmement regrettable »

Lors d’une conférence de presse tenue dans la soirée, le président exécutif du constructeur d’automobiles japonais, Hiroto Saikawa, a également mentionné « de nombreuses autres malversations, telles que l’utilisation de biens de l’entreprise à des fins personnelles ». Il a eu des mots très durs contre son ancien mentor, Carlos Ghosn, tombé pour avoir trop concentré les pouvoirs, selon ses mots. « C’est un problème que tant d’autorité ait été accordée à une seule personne », a-t-il déclaré au siège du groupe à Yokohama, en banlieue de Tokyo, dénonçant « le côté obscur de l’ère Ghosn ». Le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga, a jugé mardi « la situation extrêmement regrettable », tout en se refusant à commenter le volet judiciaire de l’affaire.

Vers 1h10 mardi, heure française, le titre de Nissan tombait à 940 yens, soit un recul de 6,5 %, tandis que celui de Mitsubishi Motors, également présidé par Carlos Ghosn, lâchait 6,8 % à 680 yens. Le titre de Renault a lui terminé lundi à la Bourse de Paris sur une chute de 8,43 % à 59,06 euros, après être ponctuellement tombé de plus de 12 % dans la foulée des premières informations de presse.