ENQUETETrump assure que les USA sauront dans quelques jours qui a tué Khashoggi

Qui a tué le journaliste Khashoggi? Trump assure que les Etats-Unis le révéleront dans quelques jours

ENQUETEAlors que plusieurs médias américains assurent que l'assassinat a été commandité par le prince saoudien Mohammed ben Salmane...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Une réponse sûre et fiable après des accusations lourdes ? Le président Donald Trump a déclaré samedi que les Etats-Unis détermineraient dans quelques jours qui a tué le Saoudien Jamal Khashoggi, assassiné le 2 octobre au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul.

Une annonce qui intervient alors que deux quotidiens américains affirment, en citant des sources anonymes, que la CIA a conclu que l'assassinat avait été commandité par le puissant prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Doutes sur la date précise

Parlant à des journalistes à Malibu (Californie) où il a visité samedi des localités ravagées par les incendies, Donald Trump a annoncé qu’un « rapport complet » sur le point de savoir « qui l’a fait » serait achevé « dans les deux prochains jours », soit dimanche ou lundi, puis il a mentionné un délai différent, « lundi ou mardi ».

Quelques heures plus tôt, Heather Nauert, porte-parole du département d’Etat américain, a déclaré que les Etats-Unis n’avaient, à ce stade, abouti à aucune « conclusion définitive » sur les responsabilités dans l’assassinat de Jamal Khashoggi.

Elle réagissait à des informations du Washington Post et du New York Times, qui citent des sources anonymes selon lesquelles la CIA a conclu que c’était le prince héritier qui avait commandité l’assassinat du journaliste.

Informations « inexactes »

Heather Nauert a déclaré qu’au moment où elle parlait il était prématuré de désigner tel ou tel responsable. « Les récentes informations selon lesquelles le gouvernement américain a abouti à une conclusion définitive sont inexactes », a-t-elle indiqué dans un communiqué. « Nombre de questions sans réponses demeurent ».

Donald Trump s’est entretenu samedi par téléphone avec la directrice de la CIA Gina Haspel et avec le secrétaire d’Etat Mike Pompeo, a indiqué la porte-parole de la présidence, Sarah Sanders, à bord d’Air Force One pendant le vol vers la Californie.

Importance des liens avec l’Arabie saoudite

Interrogé avant son départ de la Maison Blanche, le président est resté évasif sur l’enquête Khashoggi mais a longuement insisté sur l’importance des liens entre les Etats-Unis et l’Arabie saoudite.

« Ils sont un allié véritablement spectaculaire en termes d’emplois et de développement économique », a-t-il déclaré. « Je suis président, je dois prendre beaucoup d’éléments en compte ».

Le département d’Etat a rappelé que les Etats-Unis avaient déjà annoncé des sanctions financières ciblées contre 17 responsables saoudiens impliqués dans le meurtre. Il a précisé que des « mesures complémentaires » pourraient être examinées.

La version du Washington Post

Les affirmations du Washington Post, avec lequel collaborait régulièrement Jamal Khashoggi, très critique envers le prince héritier, contredisent de récentes affirmations du royaume saoudien, qui a totalement dédouané Mohammed ben Salmane.

Pour parvenir à ses conclusions, indique le quotidien, la CIA s’est notamment appuyée sur un appel entre le frère du puissant prince héritier, ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, et Jamal Khashoggi.

Selon le Washington Post, Khalid ben Salmane a conseillé à M. Khashoggi de se rendre au consulat saoudien à Istanbul, lui assurant qu’il ne lui arriverait rien. Le quotidien ajoute qu’il avait passé ce coup de téléphone à la demande de son frère.

Khalid ben Salmane a très rapidement réfuté avec fermeté les allégations du Washington Post. « C’est une accusation grave qui ne devrait pas être laissée à des sources anonymes », a-t-il écrit sur Twitter, assurant n’avoir jamais discuté d’un voyage en Turquie avec le journaliste.

L’Arabie saoudite a changé à plusieurs reprises sa version officielle sur ce qui est arrivé à Jamal Khashoggi une fois entré au consulat à Istanbul.

Le vice-président américain Mike Pence a déclaré samedi que les Etats-Unis étaient « déterminés à demander des comptes à tous ceux qui sont responsables » du meurtre de Khashoggi.

Difficile équilibre

« Nous allons suivre les faits », a dit Mike Pence en marge du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (Apec) à Port Moresby.

Le vice-président a refusé de commenter des informations classifiées mais a qualifié le meurtre du Saoudien d'« atrocité » et d'« affront à une presse libre et indépendante ».

Tout en affirmant la volonté des Etats-Unis que les responsables de l’assassinat soient punis, Mike Pence a souligné que Washington voulait aussi garder un « partenariat fort et historique » avec l’Arabie saoudite, notamment face aux ambitions régionales de l’Iran.

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