Une «immense déception» et un «revers potentiel» pour l'UE
REACTIONS•Les dirigeants politiques européens réagissent au rejet du traité de Lisbonne par l'Irlande...Avec agence
Les dirigeants politiques européens réagissent au rejet du traité de Lisbonne par l'Irlande.
Brian Cowen, premier ministre irlandais
C'est une «immense déception» et un «revers potentiel» pour l'UE.
Nicolas Sarkozy, président français
«J'attendrai les résultats définitifs.» «Par ailleurs nous avons convenu avec la chancelière allemande Angela Merkel que nous ferions une réaction commune. C'est à ce moment-là qu'on dira ce qu'on en pense.»
Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale
«Il est grand temps de comprendre qu'il faut réconcilier l'Europe et les citoyens. Combien de référendums faudra-t-il perdre pour enfin comprendre le message des citoyens?»
Dermot Ahern, ministre irlandais de la Justice
«Nous devons attendre la confirmation des résultats complets, mais il semble que ce soit le non» qui l'emporte. «C'est évidemment décevant.» Même si la victoire du «non» était confirmée «il est plus que probable que» les 26 autres pays de l'Union européenne «vont poursuivre leur propre processus de ratification».
Jean-Jacques Candelier, député PCF du Nord
Le «non» est «un îlot de fraîcheur dans ce cauchemar technocratique qu'est l'Union européenne». «Aujourd’hui, les Irlandais ont voté par procuration pour l’ensemble des bâillonnés des soi-disant grandes démocraties européennes.»
Philippe de Villiers, président du Mouvement pour la France
«Le peuple irlandais a parlé au nom du peuple français» en rejetant cette «Constitution bis». «C'est pourquoi je dis que nous sommes tous des Irlandais.»
Mary Lou McDonald, responsable irlandaise de la campagne pour le parti nationaliste Sinn Féin
«Il me semble que le traité a été rejeté.» «Je serais très satisfaite» (en cas de victoire du «non»).
Declan Ganley, homme d'affaires irlandais, figure des «nonistes»
«C'est une grande et belle journée pour tout Irlandais et tout Européen. C'est un grand jour pour la démocratie.» «Ce serait la troisième fois que le même message est envoyé par plusieurs millions de citoyens européens à une élite à Bruxelles non élue et qui n'a pas de comptes à rendre.»
Jan Peter Balkenende, Premier ministre néerlandais
C’est «décevant», mais les Pays-Bas vont poursuivre le processus de ratification du traité.
Le Parti Communiste Français
La probable victoire du non «est une bonne nouvelle pour tous les peuples européens et pour l’Union européenne». «Toutes ces dernières années, dès que la possibilité a été offerte aux peuples européens de se prononcer sur le destin de l’Europe, ils ont dit non. Va-t-on enfin en tirer les conséquences?». La présidence française «doit proposer d’arrêter le processus de ratification et d’engager l’élaboration d’un nouveau traité fondateur de l’Union européenne».
Rita Grumadaite, porte-parole du président lituanien
Dublin devrait lui-même proposer à l’UE une solution à l’impasse provoquée par son vote négatif. «Nous pensons que l’Irlande va faire une proposition sur la manière de gérer la situation actuelle».
Toomas Hendrik Ilves, Président estonien
Le «non» est «bien regrettable». «En votant non, le peuple irlandais a donné un coup de frein au développement de l’UE. Le non irlandais nous affecte tous. La compétitivité de l’UE va en souffrir».
Julien Dray, porte-parole du Parti socialiste
«Le succès du «non» irlandais est un nouvel avis de tempête pour l’Europe». «La tentative de relance entreprise par Nicolas Sarkozy est aujourd’hui dans un grand péril, et semble avoir atteint ses limites. C’est d’une grande refondation démocratique et sociale dont l’Europe a besoin».
Nicolas Dupont-Aignan, député non-inscrit et président de Debout la République
«Les Irlandais aujourd’hui, comme les Français et les Néerlandais en 2005, ne sont pas hostiles à l’Europe». Le «non» montre qu’ils «rejettent une Union supranationale, bureaucratique et inefficace».
Jean-Pierre Chevènement, président du Mouvement républicain et citoyen
«Le rejet de la Constitution européenne bis est un service rendu à l’Europe tout entière». «Le vote du peuple irlandais revêt une signification profonde: les peuples refusent de se laisser dissoudre dans une Europe à la fois technocratique et antisociale».
Olivier Besancenot, porte-parole de la LCR
«Il s'agit d'une nouvelle importante: le traité de Lisbonne, comme le traité constitutionnel dans sa version grandeur nature, est définitivement mort et enterré. La bataille est d'ores et déjà engagée à faire respecter le “non” irlandais, là où le “non” français et néerlandais ne l'ont pas été.»
Luis Amado, ministre portugais des Affaires étrangères
«Si ce résultat se confirme, nous devrons évaluer conjointement, et notamment avec le gouvernement irlandais, quelles options nous permettraient de sortir de la crise dans laquelle est plongée l'Europe.» «Nous sommes convaincus que la volonté politique qui a marqué le compromis de Lisbonne existe toujours.»
Per Stig Moeller, ministre danois des Affaires étrangères
«Je déplore ce résultat, car le traité de Lisbonne est un bon traité et l'aboutissement de nombreuses années de négociations entre les pays européens.» «Il est clair que nous sommes dans une situation incertaine.»
François Bayrou, président du MoDem
Le rejet du traité révèle «le fossé qui s'est creusé entre les peuples européens et leurs institutions.» «Les Irlandais ont répondu comme beaucoup d'autres peuples européens l'auraient fait» à ce traité «encore plus incompréhensible que le texte touffu de la Constitution européenne.»
Jean-Luc Mélenchon, sénateur PS de l'Essonne
«Le non des Irlandais envoie le traité de Lisbonne dans la poubelle où le non des Français et des Hollandais avait déjà jeté la version originale qu'était le traité constitutionnel» et c'est «une très bonne nouvelle.»
Jean-Marie Le Pen, le président du Front national
«Le Traité constitutionnel est désormais caduc et la forfaiture de Nicolas Sarkozy, faisant revoter le Congrès français sur un texte identique à celui rejeté par le peuple français, est effacée.»
Gerry Adams, président du Sinn Fein
«C'est la fin du traité de Lisbonne.» «Le +non+ est une base pour une nouvelle négociation.»
Jean-Pierre Jouyet, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes
«Personnellement, je suis effondré. Il faut prendre acte de la décision du peuple irlandais et la respecter tout en la regrettant.» Les priorités de la présidence française de l'Union européenne «ne sont pas affectées par les résultats d'aujourd'hui, car la France a établi ces priorités avec ses partenaires européens sur la base du traité actuel.»
Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF
«Le Président Sarkozy a concocté le traité de Lisbonne» mais «il s'est pris les pieds dans le tapis.» «Aujourd'hui il faut qu'il dise clairement que le traité est caduc.»
Les verts
«L'Europe politique se trouve une nouvelle fois dans une impasse.» «La mise en oeuvre de toute nouvelle révision des traités devrait pouvoir se faire par un referendum européen à la double majorité des peuples et des Etats.»
José Manuel Barroso, président de la Commission européenne
«La Commission européenne pense que les ratifications qui restent à faire devraient continuer à suivre leur cours.» «Je viens tout juste de parler au Premier ministre Cowen, et il a souligné clairement que ce vote ne devait pas être perçu comme un vote contre l'UE.»
Janez Jansa, Premier ministre slovène, dont le pays préside l'UE
Le traité de Lisbonne «était nécessaire pour rendre l'Europe plus efficace, plus démocratique et transparente.»
Frank-Walter Steinmeier, ministre des Affaires étrangères
Le processus de ratification du Traité de Lisbonne doit se poursuivre, malgré le «cinglant revers.»
Franco Frattini, ministre italien des Affaires étrangères
«Il s'agit d'un coup grave à la construction européenne qui ne permet plus désormais l'adoption de décisions essentielles sur la sécurité, l'immigration, la politique énergétique ou la protection de l'environnement.» «Le chemin de l'intégration européenne ne doit cependant pas s'arrêter.»
Déclaration conjointe franco-allemande
«Nous prenons acte de la décision démocratique des citoyens irlandais avec tout le respect qui lui est due, même si nous la regrettons.» «Nous espérons que les autres Etats membres poursuivront le processus de ratification.»