ETATS-UNISVIDEO.Musulmanes, LGBT... Les Etats-Unis font un pas vers plus de diversité

VIDEO. «Midterms» américaines: Premières élues musulmanes, premier gouverneur ouvertement gay… Le camp de la diversité sort vainqueur

ETATS-UNISLes élections législatives de mardi ont vu apparaître un certain nombre de « premières » aux Etats-Unis...
M.C.

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Si la proportion de bleus (démocrates) et de rouges (républicains) au Congrès américain était la grosse inconnue avant les « midterms » de mardi, on savait déjà que la représentation législative d’outre-Atlantique était en marche vers davantage de diversité. Tendance confirmée pendant cette nuit d’élection, qui a vu apparaître un certain nombre de « premières » aux Etats-Unis.

Ilhan Omar et Rashida Tlaib, les deux premières femmes musulmanes du Congrès

En 2006, Keith Ellison était devenu le premier élu musulman du Congrès. Douze ans après, Ilhan Omar et Rashida Tlaib sont les premières femmes de confession musulmane à être élues à la Chambre des représentants, faisant souffler un vent de diversité sur l’appareil législatif américain.

Ihlan Omar. A 36 ans, cette Américano-somalienne musulmane, qui porte le voile, a été élue dans le Minnesota, où elle succède à Keith Ellison, qui avait lui-même été le premier élu noir et musulman au Congrès. Ihlan Omar a fui la guerre en Somalie à l’âge de huit ans. Après avoir passé quatre ans dans un camp de réfugiés au Kenya, sa famille s’est installée en 1997 dans le Minnesota, où vit une importante communauté de la Corne de l’Afrique. « Je suis musulmane et je suis noire (…) et j’ai décidé d’être candidate parce que je voulais montrer ce qu’est une démocratie représentative », expliquait-elle en septembre au magazine Elle. Située à la gauche du parti démocrate, elle prône une éducation gratuite, une réforme du système judiciaire et un accès au logement pour tous. Elle est également opposée à la politique migratoire restrictive de Donald Trump.

Rashida Tlaib. A 42 ans, elle a été élue dans une circonscription du Michigan, allant de Detroit à Dearborn, où le parti républicain n’avait pas investi de candidat. Née à Détroit de parents réfugiés palestiniens, cette avocate, aînée d’une famille de 14 enfants, se décrit comme une battante. Lors de la campagne présidentielle de 2016, elle avait apostrophé Donald Trump en campagne à Detroit sur son traitement des femmes. Pendant la campagne, elle a porté un programme progressiste, soutenant notamment la création d’un salaire minimum de 15 dollars par heure ou un accès universel à la santé.

Jared Polis, le premier gouverneur ouvertement gay

C’est une première aux Etats-Unis. Le démocrate Jared Polis, âgé de 43 ans, élu à la Chambre des représentants depuis 2008 et ouvertement gay, a battu le Républicain Walker Stapleton pour le poste de gouverneur du Colorado. Aucun des deux candidats n’avait fait de l’orientation sexuelle de Jared Polis un sujet dans la campagne électorale, soulignent plusieurs médias locaux. En 2015, Kate Brown était devenue la première gouverneure bisexuelle élue dans l’Oregon, et un autre gouverneur, Jim McGreevey, du New Jersey, avait dévoilé son homosexualité avant de démissionner en 2004. Jared Polis est, lui, le premier gouverneur à avoir été élu après avoir révélé son homosexualité. Il succède au Démocrate John Hickenlooper, gouverneur depuis 2011.

Sharice Davids et Deb Haaland, premières élues amérindiennes à la Chambre

Sharice Davids est devenue mardi la première Amérindienne à être élue au Congrès. Avocate férue d’arts martiaux, la démocrate de 38 ans, ouvertement homosexuelle, l’a emporté dans les terres conservatrices du Kansas face au républicain Kevin Yode. Cette ancienne membre de l’administration Obama est l’une des démocrates ayant fait basculer mardi soir aux mains des démocrates plusieurs sièges tenus par les républicains à la chambre basse.

Deb Haaland, 57 ans, est quant à elle une mère célibataire issue de la tribu Laguna Pueblo, qui a vaincu l’alcoolisme et subsisté grâce à des bons d’alimentation. Dans une circonscription démocrate du Nouveau-Mexique, elle a notamment fait campagne contre des élus qui, selon elle, ne représentent pas plus les Amérindiens que les autres minorités ou les millions de pauvres dans l’Amérique de Donald Trump. « Je suis une femme, je suis une femme de couleur », disait la candidate pendant la campagne. « C’est ce genre de personnes qu’il faut au pouvoir actuellement pour faire avancer les questions qui comptent », martelait-elle lors de ses meetings. Plus d’une dizaine d’hommes amérindiens avaient déjà été élus, mais jusque-là aucune femme issue des communautés autochtones.

Alexandra Ocasio-Cortez, la plus jeune représentante de l’histoire

Cette jeune Hispanique de 29 ans est la nouvelle égérie d’une vague de femmes et de minorités qui tirent le parti démocrate vers la gauche. Elle est devenue mardi la jeune membre du Congrès. En juin, elle avait causé la surprise en remportant une primaire démocrate face à un poids lourd du Congrès, Joe Crowley. Mardi, elle a battu largement son adversaire républicain Anthony Pappas, 72 ans, dans une circonscription new-yorkaise à cheval entre Queens et le Bronx, acquise aux démocrates. Elle-même originaire du Bronx, cette ancienne serveuse, ex-bénévole pour la campagne présidentielle du sénateur Bernie Sanders, a promis de se faire la porte-voix des « petites gens » au Congrès. Avant elle, la plus jeune membre du Congrès était une autre New-Yorkaise, la républicaine Elise Stefanik, élue pour la première fois à la Chambre des représentants en 2014 alors qu’elle avait 30 ans.