ETATS-UNISLes cinq enjeux d'un référendum pour ou contre Trump

VIDEO. «Midterms» américaines: Les cinq enjeux d'un référendum pour ou contre Donald Trump

ETATS-UNISLes démocrates sont favoris pour reprendre la Chambre des représentants mais les républicains devraient conserver le contrôle du Sénat...
Philippe Berry

Philippe Berry

L’impopularité de Donald Trump dans les sondages est-elle une « Fake news » ou une réalité ? Le président américain – et la planète – vont enfin être fixés. A l’occasion des midterms, des centaines d’élections nationales et régionales se tiennent aux Etats-Unis ce mardi. Et que ce soit à la Chambre des représentants, au Sénat ou chez les gouverneurs, les scrutins se résument pour la plupart à un référendum sur la politique et la rhétorique trumpienne. Voici les cinq enjeux principaux.

​Les démocrates vont-ils s’imposer à la Chambre ?

Les 435 sièges de représentants (l’équivalent des députés) sont renouvelés tous les deux ans. Depuis l’après-Guerre, le parti au pouvoir est presque toujours sanctionné par les électeurs, en moyenne par une perte de 37 sièges. Cette année, les démocrates ont besoin d’un gain de 23 sièges. Selon les sondages passés à la moulinette par le site FiveThirtyEight, ils ont plus de 80 % de chances de s’imposer. Mais attention, il y a moins d’1 point d’écart entre les candidats dans une trentaine de duels, et les sondages sont encore moins fiables lors des midterms que pour une présidentielle. On rappelle qu’Hillary Clinton avait entre 65 et 85 % de chances de s’imposer selon les modèles.

Les républicains vont-ils conserver le Sénat ?

Seulement un tiers des sièges sont en jeu, 35 sur 100. Près de trois sortants sur quatre sont des démocrates, élus en même temps qu’Obama en 2012, et plusieurs sont en ballottage défavorables dans des Etats traditionnellement républicains. Selon FiveThirtyEight, les républicains ont 80 % de chances de conserver le Sénat. Il faudrait que les démocrates réalisent un sans-faute tout en créant une surprise dans deux ou trois Etats. Même au Texas, le charismatique Beto O’Rourke reste à 6 points du favori Ted Cruz. En cas d’égalité 50-50, c'est le vice-président Mike Pence qui joue les arbitres.

Une vague démocrate va-t-elle déferler au niveau local ?

Chaque Etat américain a un gouvernement qui fonctionne comme celui du niveau fédéral. Mardi, 36 postes de gouverneur sont en jeu. Et les électeurs votent également pour les chambres et Sénats locaux. Ainsi que pour des juges, des shérifs et des maires. Le parti qui s’impose se trouve en général en position de force pour la présidentielle suivante.

Les femmes vont-elles percer ?

Il y a un nombre record de candidates. 257 femmes briguent un mandat à la Chambre ou au Sénat – 40 % de plus qu’en 2016. Trois sur quatre sont démocrates. La parité au Congrès reste un objectif inaccessible mais on pourrait passer pour la première fois le cap de 100 femmes élues à la Chambre. Il faudra notamment surveiller Alexandria Ocasio-Cortez, 29 ans, qui pourrait devenir la plus jeune représentante. Rashida Tlaib, qui n’a pas d’adversaire, sera la première élue musulmane du Congrès. Stacey Abrams, elle, pourrait devenir la première gouverneure noire de l’histoire. Un symbole particulièrement fort en Géorgie, un Etat du sud des Etats-Unis où les tensions raciales restent particulièrement vives.

Comment Trump va-t-il réagir ?

C’est la grande inconnue, et ça dépendra des résultats. Le président américain a jeté toutes ses forces dans la bataille, avec une trentaine de meetings électoraux organisés dans tout le pays ces deux derniers mois. Il a principalement mis en avant son bilan économique et joué la carte de la peur à l'approche d'une caravane de migrants. En janvier, il pourrait se trouver en situation de cohabitation, et devoir négocier avec une Chambre démocrate pour faire voter des projets de loi. Ou tenter de sauver sa tête face à une procédure d'impeachment. Mais une destitution reste un scénario très improbable : il faut un vote au Sénat à la majorité des deux tiers. Tant qu’il est soutenu par le parti républicain, il peut dormir tranquille.