ETATS-UNISTrump annonce une «invasion» si les Américains votent pas républicain

VIDEO. Elections américaines: Trump annonce «invasion» et «socialisme» si les électeurs ne votent pas républicain

ETATS-UNISLes élections de mi-mandat semblent bénéficier cette année d’une mobilisation inédite pour un rendez-vous qui habituellement ne suscite qu’une participation de 40 à 45 %...
M.C.

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Une rhétorique désormais bien rodée. Donald Trump a averti les Américains samedi qu’une victoire démocrate aux élections législatives de mi-mandat mardi précipiterait l’avènement du socialisme aux Etats-Unis et l’arrivée de hordes de criminels venus d’Amérique centrale, son argument de campagne final pour sauver la majorité républicaine.



« Ils imposeront le socialisme en Floride. Bienvenue au Venezuela » a lancé Donald Trump samedi soir à Pensacola en Floride, lors d’un meeting de soutien aux candidats républicains au Sénat et au poste de gouverneur, Rick Scott et Ron DeSantis. A chaque étape, le milliardaire républicain vante les excellents chiffres de l’emploi et les baisses d’impôts adoptées en décembre 2017, avant de se lancer dans une description apocalyptique de la politique migratoire de ses adversaires.

Les démocrates, a-t-il dit, veulent « effacer les frontières » et faire passer « les clandestins avant les citoyens américains ». « Le programme immigration des démocrates est de faire venir le trafic de drogues, le trafic d’êtres humains, et les cartels criminels », a-t-il aussi lancé dans le Montana.

« Les barbelés peuvent être une bien jolie chose »

Depuis des semaines, il parle en termes inquiétants des caravanes de plusieurs milliers de migrants d’Amérique centrale traversant actuellement le Mexique vers les Etats-Unis, et contre qui il a envoyé des milliers de soldats à la frontière mexicaine. Selon lui, 300 d’entre eux sont « très mauvais ». Il a dit avoir reçu des informations du Mexique sur ces migrants. « Les barbelés peuvent être une bien jolie chose, quand ils sont bien posés », a aussi dit le 45e président américain.

Le premier rendez-vous électoral national depuis l’élection de 2016 déterminera qui contrôlera les deux chambres du Congrès jusqu’à la prochaine présidentielle, le 3 novembre 2020. Le milliardaire n’entretient pas le suspense sur sa candidature à ce scrutin-là, plaisantant sur son prochain slogan (« Maintenir la grandeur de l’Amérique »), et assurant que ses débats contre le futur candidat démocrate seront « très faciles ».

Barack Obama en figure de proue des démocrates

Du côté démocrate, c’est son prédécesseur Barack Obama qui a endossé le costume du sauveur, après avoir passé 22 mois dans une relative réserve politique. Il y a huit ans, Barack Obama s’apprêtait à subir un raz de marée républicain à ses propres premières élections de mi-mandat : c’était la « révolution » de la mouvance conservatrice du Tea Party.

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Cette année, le retraité a la cote et est la figure la plus recherchée du parti démocrate, en l’absence de leader naturel. « Je suis là pour une simple raison : vous demander d’aller voter », a lancé Barack Obama vendredi soir à Atlanta, en Géorgie, pour soutenir la femme qui pourrait devenir mardi la première gouverneure noire élue de cet Etat du Sud, Stacey Abrams. « Les conséquences de l’abstention sont profondes, car l’Amérique est à la croisée des chemins », a-t-il déclaré. « Les valeurs de notre pays sont en jeu ».

Barack Obama sera à nouveau en meetings dimanche, tout comme Donald Trump. Chez les républicains, les candidats recherchent activement le soutien du président, qui reste la personnalité la plus rassembleuse et populaire du parti et assume que ces élections soient un référendum sur sa personne.

Déjà 20 % de participation de plus qu’en 2014 pour le vote anticipé

Echaudés par la surprise de 2016, les médias américains se montrent plus prudents et évitent toute prédiction définitive à partir des sondages qui donnent un avantage aux démocrates pour la chambre basse du Congrès. Pour les 435 sièges de la Chambre des représentants, renouvelés pour deux ans, la course se concentre sur une soixantaine de circonscriptions, les autres étant assez solidement ancrées chez l’un ou l’autre parti.

Quant au Sénat, 35 sièges sur 100 sont en jeu, pour des mandats de six ans. Hasard du calendrier, ces Etats sont pour la plupart dans des régions conservatrices, ce qui complique toute reconquête démocrate. Les élections semblent bénéficier cette année d’une mobilisation inédite pour un rendez-vous qui habituellement ne suscite qu’une participation de 40 à 45 %, contre plus de 60 % aux présidentielles.

Plus de 32 millions d’électeurs ont déjà voté par correspondance ou en personne, selon Michael McDonald, professeur à l’Université de Floride. C’est 20 % de plus que l’ensemble des votes anticipés aux élections de mi-mandat de 2014, selon lui.