«Midterms» américaines: 2018, l'année des femmes
ETATS-UNIS•Un nombre record de candidates pourrait profiter de l’impopularité de Donald Trump chez les électrices pour s’imposer…
Philippe Berry
De notre correspondant aux Etats-Unis,
Elles s’appellent Alexandria, Sharice, Paulette ou Rashida. Elles sont jeunes, progressistes, et pour la plupart, se sont lancées en politique après l’élection de Donald Trump. Après avoir emporté des figures de l’establishment démocrate lors des primaires, cette vague espère déferler sur le Congrès lors des miderms de mardi.
Cette année, il y a un nombre record de candidates, confirme Danielle Thomsen, du centre pour l’étude des politiques démocrates à l’université de Princeton. 257 femmes briguent un mandat à la Chambre ou au Sénat – 40 % de plus qu’en 2016 – et trois candidates sur quatre sont démocrates. On sera encore loin de la parité au niveau des élus, mais le cap symbolique des 100 représentantes sur 435 sièges pourrait être dépassé à la Chambre pour la première fois, selon l’universitaire.
Des candidates qui veulent rentrer dans l’histoire
A 29 ans, Alexandria Ocasio-Cortez pourrait devenir la plus jeune représentante élue à la Chambre. Ancienne « organizer » de la campagne de Bernie Sanders, elle revendique fièrement son étiquette de « démocrate socialiste » et milite pour un système de santé public pour tous.
Rashida Tlaib, qui n’a pas d’adversaire, sera la première élue musulmane du Congrès. Elle pourrait être accompagnée par Ilhan Omar, une ex-réfugiée d’origine somalienne. Aucune femme noire n’a jamais été élue gouverneure mais cela pourrait changer avec Stacey Abrams en Géorgie, un Etat du sud des Etats-Unis où les tensions raciales restent particulièrement vives. Dans le Vermont, la candidate trans Christine Hallquist, qui accuse Donald Trump de vouloir « éradiquer [sa] communauté », part de loin mais elle espère créer la surprise.
Les électrices en arbitre
Après la victoire de Donald Trump, plusieurs millions de femmes avaient participé à des marches dans tout le pays. Depuis, le mouvement #MeToo a explosé et plusieurs candidates ont remplacé des élus emportés par des scandales sexuels. Le juge Kavanaugh, lui, a survécu et a été confirmé à la Cour suprême malgré les accusations le visant. Mais selon un sondage pour Politico, les électrices démocrates sont désormais le groupe démographique le plus motivé par ces midterms, notamment par la santé et la défense du droit à l’avortement.
En 2016, Donald Trump avait créé la surprise en faisant mieux que Clinton auprès d’un électorat crucial dans les « suburbs » (banlieues aisées) : les femmes blanches. Il avait notamment limité la casse chez les femmes titulaires d’un diplôme universitaire. Depuis son élection, sa popularité s’est effondrée au sein de ce groupe, qui pourrait favoriser les démocrates aux midterms par plus de 25 points. Si vague il y a, ça sera celle-là.