VIDEO. Suicide au tribunal pénal international: Comment Slobodan Praljak s'est-il procuré du poison?
ENQUETE•Le criminel de guerre, Slobodan Praljak, a avalé le contenu d'une petite fiole remplie de cyanure de potassium, juste après avoir reçu la confirmation de sa condamnation...20 Minutes avec AFP
Comment Slobodan Praljak s’est-il procuré le cyanure de potassium? C’est la question qui reste sans réponse. Les procureurs néerlandais ont annoncé, ce vendredi, ne pas savoir par quel moyen le criminel de guerre s’était procuré du poison afin de se suicider en pleine audience lors de son procès, à La Haye, en 2017.
Ce vendredi, un an après le suicide de l’ancien commandant croate de Bosnie, 72 ans, en direct lors de son procès au Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), le parquet néerlandais a publié son rapport d’enquête. Le 29 novembre 2017, Slobodan Praljak avait avalé le contenu d’une petite fiole remplie de cyanure de potassium, juste après avoir reçu la confirmation de sa condamnation à 20 ans de prison pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis durant la guerre en Bosnie (1992-1995).
Un arrêt cardiaque à l’origine du décès
« L’enquête n’a pas montré de quelle manière et à quel moment M. Praljak a obtenu le cyanure de potassium qu’il a utilisé », a déclaré le parquet dans un communiqué, ajoutant qu'« aucune infraction pénale n’a été établie ». Slobodan Praljak est mort des suites d’un arrêt cardiaque dans un hôpital de La Haye environ deux heures après avoir ingéré le poison face aux juges du TPIY, créé par l’Onu en 1993 pour juger les responsables des crimes de guerre commis dans les Balkans au cours des conflits des années 1990.
D’après les enquêteurs, Slobodan Praljak « envisageait de se suicider depuis un certain temps ». « Par exemple, il avait déjà emballé ses affaires pour les expédier en Croatie et avait dit au revoir aux gens à plusieurs occasions. »
Une décision qu’il aurait prise longtemps auparavant
Les enquêteurs ont également retrouvé une lettre d’adieu après sa mort, dans laquelle il explique à sa famille avoir décidé « il y a longtemps » de mettre fin à sa vie s’il perdait son procès en appel. « On ne peut pas exclure que M. Praljak était depuis longtemps en possession du poison », a révélé l’enquête. Une petite quantité de cette substance suffit pour constituer une dose létale et elle peut être conservée longtemps sous forme déshydratée.
« Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que l’importation ou le stockage de cette substance n’ait pas été remarqué », explique le rapport. Slobodan Praljak, qui a travaillé dans l’industrie du cinéma et du théâtre avant de rejoindre l’armée, reste considéré comme un héros par de nombreux Croates malgré sa condamnation.