Traité nucléaire: Emmanuel Macron rappelle son «importance» après le retrait américain
RETRAIT•Le traité a été signé en 1987, à la fin de la Guerre froide, par le dernier dirigeant de l’Union soviétique Mikhaïl Gorbatchev et Ronald Reagan…20 Minutes avec AFP
Après l'annonce du retrait des Etats-Unis de l'accord sur les armes nucléaires de portée intermédiaire, le président français, Emmanuel Macron, a souligné, auprès de Donald Trump, « l’importance » de ce traité, a rapporté l’Elysée lundi.
« Le Président de la République a rappelé l’importance de ce traité, en particulier pour la sécurité européenne et notre stabilité stratégique », au cours d’un entretien téléphonique ce dimanche. Samedi, Donald Trump a annoncé le retrait américain du traité INF (Intermediate Nuclear Forces Treaty), conclu avec la Russie à la fin de la Guerre froide. Le traité a été signé en 1987, à la fin de la Guerre froide, par le dernier dirigeant de l’Union soviétique Mikhaïl Gorbatchev et le président américain de l’époque, Ronald Reagan.
« Ce sont les Etats-Unis eux-mêmes qui ont sapé les fondements de cet accord »
De son côté, le Kremlin a réagi, ce lundi, en déclarant que cette décision « rendra le monde plus dangereux ». « Des initiatives de ce genre, si elles sont mises en œuvre, rendront le monde plus dangereux », a indiqué aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, disant attendre des « explications » de la part de Washington. « La suppression de ce document nuira à la stabilité et à la sécurité mondiales », a-t-il ajouté.
Alors que Washington accuse Moscou de violer ce traité depuis de nombreuses années, le Kremlin a affirmé « être catégoriquement en désaccord » avec ces accusations. « La Russie a été et reste attachée à ce traité », a indiqué Dmitri Peskov. « Nous avons fourni des preuves indiquant que ce sont les Etats-Unis eux-mêmes qui ont sapé les fondements de cet accord, développant des missiles qui peuvent être utilisés non seulement comme intercepteurs, mais aussi comme missiles à courte et moyenne portée », a-t-il poursuivi.
« Nous n’attaquerons jamais personne en premier »
Dmitri Peskov a également affirmé que la Russie « n’attaquera jamais personne en premier » en cas de guerre nucléaire. Moscou ne « se considère pas comme ayant le droit de frapper en premier » et ne « se réserve pas le droit à une frappe préventive », a-t-il insisté.
Le porte-parole du Kremlin a également affirmé que les déclarations de Vladimir Poutine, qui a assuré que les Russes « iront au paradis en martyrs » en cas de guerre nucléaire, étaient à comprendre comme une « allégorie ». « Nous n’attaquerons jamais personne en premier, voilà ce qu’a dit le président. Si on nous attaque, alors tout le monde ira quelque part. Certains en enfer, d’autres au paradis », a-t-il précisé. Au sein de l’Union européenne, l’Allemagne a « regretté » la décision américaine, et prévenu que ses conséquences devraient être débattues au sein de l’Otan.