Liberia: L'ONG More Than Me reconnaît des viols sur des filles dont elle s'occupait
FAITS DIVERS•Le cofondateur de l'ONG More Than Me est accusé de viols sur les jeunes filles mineures qui avaient été placées sous la protection de l'association...20 Minutes avec agences
Une ONG américaine respectée opérant au Liberia a présenté ses excuses, samedi, pour plusieurs viols commis sur de jeunes filles dans une école qu’elle dirigeait. Celles-ci étaient censées échapper à une vie d’exploitation sexuelle.
« Nous sommes profondément, immensément désolés », écrit l’association More Than Me sur son site. Ce mea culpa fait suite aux révélations du site d’investigation américain ProPublica, à l’origine d’une longue enquête sur cette affaire également publiée par le magazine Time.
L’agresseur présumé était porteur du VIH
Les petites filles étaient abusées par Macintosh Johnson, cofondateur de cette ONG animée par des évangélistes. Les viols ont eu lieu au sein de l’école implantée dans un bidonville de la capitale libérienne, Monrovia. Macintosh Johnson est mort du sida en 2016. Il est à craindre qu’il ait infecté ses victimes, parfois âgées de 10 ans seulement.
a« A toutes les filles qui ont été violées par Macintosh Johnson en 2014 et auparavant : nous avons échoué avec vous », écrit l’organisation. « Nous avons donné à Johnson un pouvoir qu’il a exploité en abusant d’enfants. Ces dynamiques de pouvoir ont entravé la capacité de l’équipe à immédiatement rapporter ces abus à notre direction. Notre direction aurait dû reconnaître les signaux plus tôt. »
Dénoncé par plusieurs victimes
Macintosh Johnson avait finalement été arrêté, après avoir été dénoncé par plusieurs de ses victimes. Son procès, qui devait se tenir en 2015, a été suspendu en raison de suspicions de pots-de-vin. Le violeur présumé devait être rejugé lorsqu’il est mort, en 2016.
L’école More Than Me de Monrovia fut la première des 18 écoles créées par l’association au Liberia. Pour sa mise en place, l’ONG avait levé plus de 8 millions de dollars de fonds (6,9 millions d’euros), dont près de 600.000 provenant du gouvernement américain. Elle avait aussi reçu le soutien de la présidente du Liberia à l’époque, Ellen Johnson Sirleaf, également Prix Nobel de la Paix.