DIPLOMATIERyad rejette les menaces de sanctions liées à l'affaire Jamal Khashoggi

Disparition du journaliste Khashoggi: Ryad rejette les menaces de sanctions brandies par Donald Trump

DIPLOMATIEDe forts soupçons pèsent sur l’Arabie saoudite accusée d’avoir fait disparaître le journaliste saoudien Jamal Khashoggi, dont on est sans nouvelle depuis le 2 octobre...
Une manifestation après la disparition du journaliste saoudien, Jamal Khashoggi, devant le consulat d'Arabie Saoudite à Istanbul, le 5 octobre 2018.
Une manifestation après la disparition du journaliste saoudien, Jamal Khashoggi, devant le consulat d'Arabie Saoudite à Istanbul, le 5 octobre 2018.  - OZAN KOSE / AFP
Fabrice Pouliquen

Fabrice Pouliquen

L’Arabie Saoudite a rejeté dimanche toute menace de sanctions liée à la disparition du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, dont il est accusé par certains pays d'être responsable, et promis de contre-attaquer en cas de mesures hostiles à son encontre.

«Le royaume affirme qu'il rejette entièrement toute menace ou tentative de l'affaiblir, que ce soit via des menaces d'imposer des sanctions économiques ou l'usage de pression politique», a déclaré un haut responsable sous couvert de l'anonymat, cité par l'agence officielle SPA. Cette déclaration intervient notamment alors que Donald Trump a promis samedi un «châtiment sévère» à Ryad s'il avait ordonné le meurtre de Jamal Khashoggi.

Tué dans l'enceinte du consulat saoudien d'Istanbul?

Jamal Khashoggi, un journaliste collaborant notamment avec le Washington Post et critique du prince héritier Mohammed ben Salmane, a été vu pour la dernière fois le 2 octobre en train d'entrer dans le consulat saoudien d'Istanbul, où il était venu obtenir un document nécessaire à son futur mariage.

Quatre jours plus tard, des responsables turcs cités par les médias ont affirmé qu'il avait été tué dans le bâtiment, des allégations aussitôt jugées «infondées» par Ryad.

La police turque a par la suite indiqué qu'une équipe de quinze Saoudiens était arrivée à Istanbul par avion le 2 octobre. Selon des médias turcs, ces hommes sont venus tuer le journaliste et ont récupéré des images de vidéo surveillance, avant de quitter le pays.

Ryad a affirmé pour sa part que les caméras du consulat ne fonctionnaient pas ce jour-là. Selon le Washington Post, Ankara aurait affirmé à Washington détenir des enregistrements audio et vidéo montrant comment Khashoggi a été «interrogé, torturé puis tué» à l'intérieur du consulat, avant que son corps ne soit démembré.

Une affaire qui arrive à un mauvais moment pour Ryad

L'Arabie saoudite a envoyé à Ankara une délégation saoudienne pour des entretiens ce week-end avec des responsables turcs au sujet de l'enquête sur cette affaire. Elle s'était félicitée vendredi de l'ouverture d'une enquête conjointe avec la Turquie pour élucider les «circonstances» de la disparition.

En attendant, Ryad campe sur ses positions et qualifie d’«infondées» les allégations selon lesquelles il aurait ordonné de tuer Jamal Khashoggi. Cette disparition, qui a suscité la vive inquiétude de plusieurs pays occidentaux dont les Etats-Unis, intervient à un mauvais moment pour Ryad qui doit accueillir un sommet économique de premier plan du 23 au 25 octobre.