Le leader nord-coréen Kim Jong-un a annoncé mercredi qu’il comptait effectuer « dans un avenir proche » une visite historique à Séoul, à l’issue d’un sommet à Pyongyang avec le président sud-coréen Moon Jae-in.
Ce dernier, qui s’était rendu dans la capitale nord-coréenne pour tenter de sortir de l’impasse les négociations sur la dénucléarisation du Nord, a indiqué que la visite de Kim Jong-un pourrait intervenir cette année, à moins de « circonstances particulières ».
Une telle visite serait la première dans la capitale sud-coréenne d’un leader nord-coréen depuis la fin de la Guerre de Corée. Pyongyang et Séoul ont tous les deux à cœur de réactiver les projets de coopération conjoints, l’un pour faire profiter son pays de la puissance économique du Sud, et l’autre pour éloigner de la péninsule le spectre d’un dévastateur conflit intercoréen.
Une usine « construite avec la claire intention d’être sacrifiée »
Le président sud-coréen a ajouté devant les caméras que la Corée du Nord avait accepté de « fermer de façon permanente » son site de tests de moteurs de missile de Sohae et le pas de tirs de Tongchang-ri « en présence d’experts des nations concernées ». La Corée du Nord a effectué de nombreux lancements de missiles depuis ce site. Mais elle en a aussi tiré d’autres endroits, et notamment de l’aéroport international de Pyongyang, ce qui relativise la portée de l’engagement pris par Kim Jong-un.
Moon Jae-in a aussi affirmé que la Corée du Nord pourrait fermer son complexe nucléaire de Yongbyon, si Washington prenait « des mesures correspondantes », une condition, là aussi, très vague. Jeffrey Lewis, spécialiste du contrôle des armements, a déclaré sur Twitter que l’opinion généralement admise était que cette usine d’enrichissement d’uranium « avait été construite avec la claire intention d’être sacrifiée ». Il ajoute supposer que le Nord a « au moins un autre » site de production.
Moon Jae-in avait entamé mardi cette visite de trois jours dans la capitale nord-coréenne pour son troisième sommet depuis le début de l’année avec Kim Jong-un, avec l’espoir de donner un nouvel élan aux négociations sur la dénucléarisation entre Pyongyang et Washington, actuellement dans l’impasse.